Le chef d'état-major de l'armée canadienne admet que les progrès ont été plus lents que prévu pour attirer davantage de femmes au sein des Forces.

De nouveaux chiffres montrent que le nombre de femmes dans l'armée n'a que très peu augmenté au cours des deux dernières années.

Le général Jonathan Vance vise toujours l'objectif qu'il s'était fixé en 2016, à son arrivée à la tête de l'armée : faire en sorte que les femmes représentent le quart de l'effectif militaire d'ici 2026.

À cette époque, au début de 2016, 15 % des militaires étaient des femmes ; les derniers chiffres fournis par le ministère de la Défense nationale indiquent que cette proportion est passée aujourd'hui à 15,7 % - deux ans plus tard.

Le général Vance convient que les progrès ne sont pas aussi rapides qu'il le croyait.

Mais il demeure assuré que le milieu de travail est plus sain lorsqu'il y a un meilleur équilibre entre les sexes, et il refuse d'abaisser son objectif.

« Je préférerais être critiqué pour avoir essayé et échoué [...] plutôt que de ne pas essayer du tout », a-t-il confié en entrevue à La Presse canadienne.

L'objectif de 25 % faisait partie d'un effort visant à rendre les Forces plus représentatives de la société canadienne. On lui a accordé une importance accrue compte tenu des efforts déployés simultanément pour éliminer les inconduites sexuelles au sein de l'armée, qui avaient été signalées l'année précédente comme un problème majeur dans les rangs.

Le gouvernement de Justin Trudeau a également fait de la représentation croissante des femmes dans les opérations de maintien de la paix des Nations unies une priorité de la politique étrangère canadienne.

Minorités

Les Forces armées canadiennes luttent depuis des années pour augmenter le nombre de femmes, de membres des minorités visibles et d'Autochtones dans leurs rangs.

Les Forces ont nettement plus de succès en ce qui concerne la représentation des minorités visibles, qui est passée de 7,4 % en janvier 2017 à 8,6 % aujourd'hui. La proportion d'Autochtones est restée pratiquement inchangée à 2,8 %.

De nombreuses mesures et initiatives ont été mises en place au cours des trois dernières années pour augmenter le nombre de femmes en uniforme, notamment des campagnes de recrutement ciblées, des améliorations au soutien familial et la priorité accordée à l'élimination des inconduites sexuelles.

Le général Vance se réjouit du nombre croissant de femmes qui étudient au Collège militaire royal du Canada pour devenir officières et du nombre croissant de femmes qui occupent des postes de direction au sein des Forces.

Le chef d'état-major ne veut surtout pas, par ailleurs, abaisser les critères d'admission : les responsables militaires doivent toutefois faire preuve de créativité et trouver de nouveaux moyens d'atteindre leur objectif, a-t-il souhaité.

« Les chiffres augmentent lentement, et peut-être que c'est comme ça que ça va se passer », a-t-il admis. « Ce ne sera peut-être pas 1 % par an - ce pourrait être 0,7 % par an. Nous allons essayer. Mais je pense qu'on peut atteindre 25 % de femmes dans les Forces armées. »