(Edmonton) Le budget de l’Alberta préserve les fonds consacrés à la santé et à l’éducation, mais sabre les dépenses pour les municipalités, les fonctionnaires et les universités.

Le premier budget du gouvernement du Parti conservateur uni élu au printemps prévoit un déficit de 8,7 milliards en fonction de revenus de 50 milliards pour 2019-2020. La dette devrait atteindre 72 milliards d’ici le printemps prochain.

Le gouvernement compte réduire les dépenses de programmes de 2,8 % sur quatre ans afin d’équilibrer le budget d’ici 2023, tout en prévoyant des incitations fiscales et des réductions d’impôt pour permettre au secteur privé de faire croître une économie plombée par la faiblesse des prix du pétrole et du gaz.

« C’est un bon jour pour l’Alberta », a déclaré le ministre des Finances, Travis Toews, avant de présenter son budget à l’Assemblée législative, jeudi.

« Notre thème budgétaire consiste à remettre l’Alberta au travail. »

Le budget s’appuie sur la réduction phare pour le gouvernement de l’impôt sur les sociétés, qui a déjà été réduit de 12 % à 11 %. Le taux doit atteindre 8 % d’ici 2022.

Les réductions d’impôt, de même que l’augmentation de la capacité de projets tels que celui de Trans Mountain, constituent le fondement du plan du gouvernement visant à améliorer l’économie tout en minimisant les réductions de services.

M. Toews a toutefois déclaré que si les conditions économiques hors du contrôle de la province devaient s’aggraver, le gouvernement pourrait réaliser de nouvelles compressions.

« Nous vivons dans un monde de grande volatilité », a-t-il déclaré. « Ce gouvernement est très disposé à évaluer les options et à aller dans le sens d’une réduction supplémentaire des dépenses. »

Le budget tient compte de la promesse électorale du premier ministre Jason Kenney de changer de cap après une série de déficits de plusieurs milliards de dollars.

Il prévoit une réduction des déficits au cours des deux prochaines années avant de retrouver un excédent en 2023.

Le budget maintient le financement de l’éducation et de la santé aux mêmes niveaux, mais le gouvernement dit qu’il examinera les programmes pour évaluer s’il y a optimisation des ressources.

Les municipalités doivent se serrer la ceinture. Un projet de financement d’immobilisations visant à aider les villes et les municipalités sera sabré de 236 millions au cours des trois prochaines années, ce qui équivaut à une réduction de 9 %.

Une somme de 3 milliards est encore prévue pour des projets de transport en commun à Calgary et à Edmonton, mais la plus grande partie de cet argent doit être versée après 2022. L’Alberta compte sur une augmentation de contributions fédérales pour combler le fossé. Le projet d’un nouvel hôpital dans le sud d’Edmonton sera reporté de trois ans, en 2030.

Sur le front de l’éducation, le budget de fonctionnement de l’enseignement supérieur est fixé à 5,1 milliards, en baisse de 5 % par rapport à l’année dernière.

Et, à partir de l’année prochaine, la province prévoit de lier le financement des universités au nombre d’étudiants diplômés et de répondre aux besoins des marchés du travail émergents.

Le gel des droits de scolarité doit être levé, mais plafonné à 7 %, pour un maximum de 21 % sur trois ans.

Le secteur public doit connaître une cure minceur de 7,7 % au cours des quatre prochaines années, principalement par attrition.