Le premier ministre Justin Trudeau a soufflé le chaud et le froid sur les obligations du gouvernement fédéral pour l’approbation des projets de pipelines à travers le pays, un sujet qui fait débat entre le Québec et l’Alberta.

M. Trudeau était de passage à Edmonton, vendredi, pour rencontrer des travailleurs du pipeline Trans Mountain, deux jours après avoir été chahuté à propos de ce même pipeline lors de l’investiture du candidat Steven Guilbeault à Montréal.

Lors d’une conférence de presse, le premier ministre a déclaré que le fédéral a toujours l’obligation de « veiller à l’intérêt national » et que, dans ce sens, il a le dernier mot sur des projets qui passent à travers différentes provinces.

En même temps, a-t-il précisé, le fédéral doit également s’assurer que « l’unité du pays n’est pas menacée ».

Lors du Conseil de la fédération à Saskatoon, plus tôt cette semaine, les premiers ministres du Québec et de l’Alberta ont exprimé un désaccord sur la responsabilité du fédéral pour les oléoducs interprovinciaux.

Le premier ministre albertain, Jason Kenney, a déclaré que la constitution canadienne était bien claire sur le fait qu’Ottawa avait le dernier mot, alors que son homologue québécois François Legault insistait pour dire qu’il s’agissait davantage d’une question « politique ».

M. Kenney et le premier ministre de la Saskatchewan, Scott Moe, ont déclaré que l’unité nationale était menacée à l’heure actuelle, une affirmation que M. Trudeau « rejette catégoriquement ».

« Le fait que des politiciens conservateurs sont en train de vouloir diviser le pays et même d’inventer des menaces à l’unité nationale, je trouve ça complètement irresponsable », a martelé M. Trudeau.

Trans Mountain ira de l’avant, promet Trudeau

Le premier ministre canadien s’est dit confiant que le projet d’expansion de l’oléoduc Trans Mountain ira de l’avant, puisqu’il a été fait « de la bonne façon », soit en protégeant l’environnement et en créant des partenariats avec les peuples autochtones.

« C’est ce que les gouvernements conservateurs n’avaient pas compris depuis 10 ans et continuent de ne pas comprendre parce qu’ils insistent qu’il faut aller de l’avant en n’écoutant pas les préoccupations des citoyens, des Canadiens, des Autochtones », a-t-il dit.

M. Trudeau croit que la certitude des investisseurs ira en augmentant grâce aux nouveaux processus d’évaluation environnementale mis en place par son gouvernement, même si l’industrie prétend le contraire.

Son rival conservateur Andrew Scheer a critiqué sur Twitter la « séance de photos » de M. Trudeau avec des travailleurs de l’industrie pétrolière, alors qu’il célébrait la nomination de M. Guilbeault, un « activiste anti-énergie bien connu », plus tôt cette semaine.

M. Trudeau a volé à la rescousse de son candidat dans Laurier-Sainte-Marie. Le chef libéral soutient que son parti veut rassembler des gens qui ne sont pas toujours d’accord sur tout, mais « qui sont prêts à aller de l’avant ensemble de la bonne façon pour le Canada ».