L'un des plus importants syndicats d'enseignants de l'Ontario conteste devant les tribunaux la décision du gouvernement Ford d'abroger la version modernisée du programme d'éducation sexuelle de la province.

La Fédération des enseignantes et des enseignants de l'Ontario au primaire a déclaré mardi - premier jour de l'année scolaire - qu'elle demande une injonction afin de maintenir le programme en place et contrer une ligne dite de « délation » par laquelle des parents pourraient signaler les enseignants qui défieraient la directive du gouvernement.

Le président du syndicat, Sam Hammond, a soutenu que les changements apportés au programme par le gouvernement sont imprudents et mettent les étudiants en danger. Il a fait valoir que la contestation du syndicat est essentielle pour que les enseignants et les conseils scolaires puissent continuer à protéger la sécurité et la santé des élèves.

Le gouvernement progressiste-conservateur de l'Ontario a prévenu que les enseignants qui utiliseront la version modernisée du programme mis en place par les libéraux en 2015 en subiront les conséquences.

Concernant ce qu'il qualifie de « ligne de délation », M. Hammond a dit croire que le « potentiel d'abus est énorme ».

Le projet du gouvernement conservateur de supprimer le programme d'éducation sexuelle de 2015 avait été annoncé en juillet, respectant ainsi l'une des promesses de campagne clés du premier ministre, Doug Ford. Le programme contenait des mises en garde sur le harcèlement en ligne et le sextage, mais les opposants, en particulier les conservateurs sociaux, en avaient contre certaines sections traitant des relations entre personnes du même sexe, de l'identité de genre et de la masturbation.

M. Ford a promis des consultations dès septembre dans toute la province pour concevoir un nouveau programme.

À la fin du mois dernier, le gouvernement de l'Ontario a publié un programme d'éducation sexuelle destiné à remplacer provisoirement la version modernisée et maintenant abrogée. Le programme provisoire a été distribué aux conseils scolaires et mis en ligne après des demandes répétées d'enseignants qui souhaitaient des éclaircissements.

Le gouvernement a lancé un site internet sur lequel les parents peuvent signaler leurs préoccupations à l'égard de certains enseignants qui s'écarteraient du « programme provisoire révisé ». Il a également encouragé les parents à déposer des plaintes auprès de l'Ordre des enseignantes et des enseignants de l'Ontario.

Une porte-parole de la ministre de l'Éducation, Lisa Thompson, a affirmé que, comme l'affaire est devant les tribunaux, il serait inapproprié que le gouvernement fasse des commentaires.