Un an après la pire saison de feux de forêt de l'histoire de la Colombie-Britannique, les statistiques gouvernementales indiquent que la saison 2018 prend déjà le deuxième rang, avec plus de 9450 kilomètres carrés de terres incinérés.

Cela devrait donner lieu à un examen plus long et à des recherches plus poussées sur cette tendance, selon le responsable de l'information sur les incendies de la province, qui a vu plus de 21 000 kilomètres carrés de terres brûlés au cours des deux dernières années.

S'exprimant au Centre provincial de coordination des feux de forêt à Kamloops, en Colombie-Britannique, Kevin Skrepnek a expliqué que les deux saisons étaient très différentes.

Il a précisé qu'en 2017, les incendies les plus problématiques ont tous éclaté pendant une période de trois jours du mois de juillet, brûlant pendant des mois et se combinant avec d'autres incendies. Bien que la fusion des incendies ne soit pas rare, M. Skrepnek a expliqué que le volume des flammes a occupé les équipes de pompiers pendant des mois.

«Nous avons eu des centaines d'incendies au cours de cette période. Et les incidents majeurs qui ont donné lieu à des incendies massifs - les incendies de plus de 100 000 hectares qui ont brûlé essentiellement jusqu'à l'automne - se sont produits pendant cette période.»

En revanche, 2018 a connu près de 600 incendies de plus qu'en 2017, mais la plupart ont été plus faciles à gérer en raison des fortes pluies printanières qui ont provoqué des inondations dans la majeure partie du sud de la Colombie-Britannique, ce qui a donné un coup de pouce aux pompiers.

«Nous avons eu un mois de juin plus humide cette année, ce qui a définitivement été une grâce salvatrice pour nous», a dit M. Skrepnek.

Selon le BC Wildfire Service, les feux de forêt ont brûlé plus de 12 000 kilomètres carrés l'an dernier et environ 65 000 personnes ont été déplacées ou évacuées.

Plus de 300 structures ont été détruites par les incendies en 2017. Le nombre cette année est d'environ 140, bien que M. Skrepnek ait noté que plus de la moitié d'entre elles étaient des dépendances et pas nécessairement des résidences ou des maisons.

«On dirait plutôt qu'environ 50 maisons ont été détruites», a-t-il précisé.

Susan Williams, de l'agence Emergency Management BC, a dit qu'il était trop tôt pour dire exactement combien de personnes avaient été déplacées, mais elle a souligné qu'entre le 24 et le 26 août, 5396 personnes s'étaient inscrites pour des services sociaux d'urgence.

«Tout le monde ne s'inscrit pas, et cela inclut les personnes qui ont été évacuées même si elles étaient sous alerte, il faut donc un certain temps pour comprendre les autres chiffres», a expliqué Mme Williams au siège de l'agence près de Victoria.

Les données montrent que la province a dépensé plus de 568 millions pour lutter contre les incendies l'année dernière, et même si les chiffres pour 2018 n'ont pas encore été finalisés, M. Skrepnek anticipe une facture de plus de 300 millions.

«Ce sera certainement une des années les plus dispendieuses jamais vues», a-t-il prévenu.

M. Skrepnek a dit qu'environ 4500 personnes ont été déployées à travers la province par le BC Wildfire Service et que son organisation étudie diverses façons d'accroître les ressources.

Les pompiers sous contrat avec des entreprises forestières et de lutte contre les incendies sont toujours un élément clé des efforts provinciaux de lutte contre les incendies, mais cette année, M. Skrepnek a ajouté un premier groupe d'environ 80 pompiers dits de «type 2» travaillant directement pour le BC Wildfire Service.

«Ce sont des pompiers contractuels, mais nous les formons et ils doivent satisfaire à un niveau de condition physique supérieur à celui des autres sous-traitants.»

Le BC Wildfire Service affirme que le Centre d'incendie du Nord-Ouest, basé à Smithers, en Colombie-Britannique, a été le plus occupé cette saison, luttant contre des incendies qui ont incinéré environ 5400 kilomètres carrés.

C'est près de cinq fois plus que la deuxième région la plus occupée, le Centre d'incendie de Prince George, à 370 kilomètres au sud-est de Smithers.

Avant 2017, la pire année pour les incendies de forêt en Colombie-Britannique était 1958, qui se classe maintenant troisième.