Marc Garneau persiste et signe: il n'y aura pas de commission d'enquête sur la tragédie ferroviaire qui avait coûté la vie à 47 personnes à Lac-Mégantic, en 2013.

Répondant aux questions des journalistes lors d'un événement sur un autre dossier à Montréal, jeudi, le ministre fédéral des Transports a réitéré qu'une telle commission d'enquête n'était pas nécessaire «parce qu'on connaît déjà ce qui s'est passé en fins détails».

Mardi, l'Assemblée nationale du Québec avait demandé à l'unanimité à Ottawa «de déclencher dans les plus brefs délais une commission d'enquête publique sur les circonstances de la tragédie ferroviaire du 6 juillet 2013 à Lac-Mégantic».

Le Groupe parlementaire québécois - les sept députés dissidents du Bloc québécois à la Chambre des communes - a repris la balle au bond le lendemain en écrivant une lettre au premier ministre Justin Trudeau exigeant une commission d'enquête.

M. Garneau estime que le rapport rédigé par le Bureau de la sécurité des transports (BST) - qu'il a qualifié «d'examen exhaustif de tout ce qui s'est déroulé» - suffit pour faire la lumière sur la tragédie du 6 juillet 2013.

Pour le ministre, ce rapport «explique très bien ce qui s'est passé, les erreurs qui ont été commises, les choses qu'il faut faire pour réparer le problème».

«C'est ce qu'on fait à Transport Canada et dans les chemins de fer. Le travail a été fait», a-t-il soutenu.

En 2014, le BST avait constaté que «la Montreal Maine & Atlantic Railway avait une faible culture de sécurité et n'avait pas de système de gestion de la sécurité fonctionnel pour gérer les risques».

L'organisme avait aussi reproché à Transports Canada de ne pas avoir «effectué de vérifications assez poussées ni assez fréquentes de la MMA pour être bien certain qu'elle gérait efficacement les risques opérationnels». Il avait aussi constaté des «problèmes relativement à la formation, à la surveillance des employés et aux pratiques d'entretien à la MMA, ainsi qu'à l'égard des règles de l'industrie sur l'immobilisation des trains laissés sans surveillance et des wagons-citernes utilisés pour le transport de pétrole brut volatil».

M. Garneau croit l'engagement du gouvernement fédéral de bâtir une voie de contournement à Lac-Mégantic suffira à la population de la ville, qui «veut vraiment rebâtir (sa) vie et se tourner vers l'avenir».

Les demandes sur une commission d'enquête se sont multipliées à la suite de la décision du Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) de ne pas intenter de procès criminel contre la Montreal Maine and Atlantic pour la tragédie ferroviaire de Lac-Mégantic.