Le violent incendie de forêt ayant forcé près de 90 000 personnes à fuir la région albertaine des sables bitumineux de Fort McMurray et transformé en débris des milliers de maisons a été désigné « Nouvelle de l'année 2016 » dans un sondage annuel auprès de médias à travers le Canada.

Qualifié de « bête » pour son imprévisibilité sans merci, l'incendie de forêt de Fort McMurray a obtenu 39 des 67 votes enregistrés par les éditeurs, rédacteurs en chef, vice-présidents et directeurs de l'information.

Au deuxième rang s'est retrouvée la réinstallation toujours en cours de réfugiés syriens, avec 11 voix, suivie notamment par la crise du fentanyl (six votes), la tournée d'adieu de Tragically Hip (cinq votes), l'aide médicale à mourir (2 votes) et l'affaire Claude Jutra (1 vote).

Si les Canadiens ont été des « témoins horrifiés » de la destruction d'une grande partie de cette ville du nord de l'Alberta, l'évacuation de Fort Mc Murray a été dirigée de « manière remarquable », et les premiers répondants ont inspiré les Canadiens et leur attitude a « sans doute contribué au formidable élan de solidarité », a fait valoir le vice-président de l'information à Cogeco Média, Michel Lorrain.

L'incendie a pris naissance dans un secteur forestier reculé au sud-ouest de la ville, le 1er mai, sous un temps printanier particulièrement chaud et sec. En l'espace de 48 heures, les flammes s'étaient rendues dans la ville et l'ensemble de Fort McMurray faisait l'objet d'un ordre d'évacuation obligatoire.

Les gens ont fui leur quartier, sous une pluie de cendres et sur une route séparée des deux côtés par les arbres en feu. Ils ont fait la queue sur l'autoroute 63 - la seule permettant de sortir de la ville.

Personne n'est mort dans l'incendie, mais deux adolescents ont été tués dans un accident de la route au sud de la ville. L'incendie a détruit quelque 2400 unités, la plupart résidentielles.

« Pas même un script d'Hollywood pourrait égaler la terreur, l'imprévisibilité et l'héroïsme ayant émané de cet événement qui a semblé si surréel », a écrit le directeur de l'information de CKPG TV à Prince George, en Colombie-Britannique.

Les résidants ont commencé à revenir dans la ville et les environs au début juin. La majorité de ceux-ci ont retrouvé leur domicile en bon état, mais plusieurs ne se sont retrouvés face à rien d'autre que des tas de cendres au milieu de fondations noircies.

Erin O'Neill, directrice des opérations au sein du détachement spécial de la Ville sur la reconstruction, a indiqué que 350 permis de rebâtir avaient été approuvés depuis l'incendie et que la construction de 160 nouvelles maisons s'était amorcée.

« Dépendant du secteur, vous pouvez voir des maisons dont la reconstruction est complétée, certaines maisons qui ont déjà du revêtement extérieur et des fenêtres. Vous pouvez voir des maisons avec des poutres. Vous voyez des fondations dans le sol », a relaté récemment Mme O'Neill.

« Quand vous vous rendez dans ces secteurs, plutôt que de voir toutes ces cendres et ces débris, désormais vous observez un site qui ressemble à une nouvelle subdivision », a-t-elle poursuivi.

Mme O'Neill a dit croire que la construction reprendrait vraiment son élan au printemps prochain.

Sept mois après l'incendie, plusieurs résidants peinent encore avec leurs réclamations aux assurances. Le Bureau d'assurance du Canada (BAC) a présenté l'incendie de forêt dans le nord de l'Alberta comme la catastrophe naturelle la plus coûteuse de l'histoire du Canada, avec environ 3,77 milliards $ en réclamations à la mi-novembre.

L'impact psychologique a également été lourd. Les services de santé de l'Alberta ont répertorié plus de 25 000 rendez-vous avec des fournisseurs de services en santé mentale dans la région de Wood Buffalo entre le 10 mai et le 29 octobre.

La bête a frappé alors que les bas prix du pétrole amenaient déjà un repli de la principale industrie de la ville - les sables bitumineux.

L'incendie a réduit la production d'un million de barils par jour en mai, et de 700 000 barils par jour en juin, a indiqué le gouvernement de l'Alberta.

Six mois après l'incendie, la Croix-Rouge avait recueilli 319 millions $ de dons et de financement équivalent du gouvernement fédéral - la plus grande collecte intérieure dans l'histoire de l'organisation, a souligné la vice-présidente, Jenn McManus.

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Palmarès

• Nouvelle de l'année: l'incendie de forêt à Fort McMurray (39 votes)

• Les réfugiés (11 votes)

• Fentanyl (6 votes)

• Tragically Hip (5 votes)

• Aide médicale à mourir (2 votes)

• Décès de l'ex-maire Rob Ford (1 vote)

• La Loche (1 vote)

• Les suicides au sein des Premières Nations (1 vote)

• L'affaire Claude Jutra (1 vote)