Un comité citoyen de Malartic a présenté aujourd'hui une demande de recours collectif dans l'espoir d'obtenir plus de 70 millions en dédommagement pour les résidants du coin, qui subissent le bruit, la poussière et les vibrations causés par la première grande mine à ciel ouvert canadienne installée en milieu habité.

La demande a été présentée par Louis Trottier, dont la maison se trouve à 350 mètres de la fosse de la mine d'or, au nom de tous les propriétaires d'immeubles situés à l'intérieur d'un rayon de 800 mètres du trou.

Le comité citoyen qui mène la bataille avec M. Trottier estime qu'environ 700 foyers représentant 1400 personnes seraient concernés.

Confiné à la maison

La demande présentée à la Cour supérieure du district de Val-d'Or précise que M. Trottier se sent « confiné à la maison à cause de la poussière excessive et du bruit ». Il a parfois l'impression d'avoir un goût de métal dans la bouche.

« Souvent, sans même mettre le pied dehors, des résidants sentent leurs dents crisser comme s'ils avaient mangé du sable », précise la demande.

Les résidants parlent de stress, d'insomnie causée par le bruit, du nettoyage constant de leurs propriétés constamment recouvertes d'un voile de poussière.

La demande réclame à la compagnie minière un dédommagement de 9000 $ par année par personne touchée. Étendue sur quatre ans, cette première réclamation représenterait environ 50 millions. À cela s'ajoute une demande de dommages exemplaires de 20 millions pour l'ensemble des personnes touchées.

Revenus de 600 millions envisagés

L'organisme Mining Watch Canada, qui appuie les citoyens dans leurs démarches, estime que l'entreprise a amplement les moyens de payer : ses projets d'accroissement de la production font miroiter un revenu brut de 600 millions annuels simplement à Malartic. La mine est détenue conjointement par les géants Yamana Gold et Agnico Eagle, dont la capitalisation boursière se chiffre à plusieurs dizaines de milliards.

Un récent sondage réalisé auprès des résidants révélait qu'entre 42 et 57 % de ceux qui habitent les secteurs sud de la municipalité souhaiteraient être relocalisés si la possibilité leur était offerte.

Récemment, l'entreprise minière a présenté un projet de rachat de certaines maisons qui a été jugé nettement insuffisant par plusieurs résidants.