Les tempêtes, ouragans et inondations causés en partie par les changements climatiques grugeront 902 millions $ par année au fonds fédéral d'aide en cas de catastrophe au cours des cinq prochaines années, soit bien au-delà des moyennes passées, a fait savoir jeudi le directeur parlementaire du budget (DPB).

Le plus récent rapport de Jean-Denis Fréchette indique que les Canadiens peuvent s'attendre à ce que les Accords d'aide financière en cas de catastrophe (AAFCC) coûtent 229 millions $ par année pour réparer les dommages causés par les tempêtes, puis 673 millions $ de plus par année pour les inondations.

Le rapport affirme en outre que les changements climatiques sont vraisemblablement un facteur ayant contribué à l'intensité des inondations dans les Prairies. Le réchauffement de l'Arctique, explique le DPB, est associé à des systèmes météorologiques constants dans les latitudes moyennes, et à des phénomènes naturels extrêmes.

Ainsi, la fréquence des orages entraînant plusieurs jours de pluie consécutifs a significativement augmenté dans les Prairies et les Rocheuses, comme en témoignent les records de jours de pluie dans le sud-est de la Saskatchewan en 2010 et en 2014.

Les AAFCC remboursent aux provinces et aux individus les dépenses encourues par les dommages causés par les catastrophes naturelles.

Si les coûts des inondations sont si élevés, c'est en partie à cause du manque de régimes d'assurances à coût raisonnable pour ce type d'événement au Canada et à des faiblesses de la réglementation dans les Prairies, qui ont gobé la majeure partie des fonds pour les inondations dans les dix dernières années.

«Les problèmes propres à la réglementation dans les Prairies (...) s'expliquent par le fait que la gestion des plaines inondables relève des municipalités», explique le rapport.

«En Saskatchewan, on draine parfois les terres humides sans obtenir de permis, ce qui augmente les débits de pointe pendant les inondations. En Alberta, les cartes des zones inondables semblent inexactes, d'autant plus que la province les établit sans tenir compte du débordement des eaux souterraines, ni des coulées de débris dans les ruisseaux à flanc de montagne.»

Les coûts annuels liés aux événements météorologiques ont augmenté de manière marquée au cours des 20 dernières années. Le montant moyen des AAFCC de 1970 à 1994, converti en dollars de 2014, s'est chiffré à 54 millions $ par année; à 291 millions $ par année de 1995 à 2004; et à 410 millions $ par année de 2005 à 2014.

Cette hausse des coûts s'explique par une augmentation du nombre de catastrophes naturelles et de leur intensité, selon le rapport. Le Canada a été témoin de certains de ses plus grands désastres au cours des quatre dernières années seulement. Les inondations de la Saskatchewan en juin 2014 ont coûté 160 millions $ aux AAFCC. La tempête de verglas de décembre 2013 à Toronto devrait coûter 120 millions $. Les inondations survenues en juin 2013 dans le sud de l'Alberta et de la Colombie-Britannique pourraient coûter jusqu'à 1,4 milliard $. Finalement, le débordement de la rivière Assiniboine au Manitoba et l'inondation de la Saskatchewan en 2011 ont grugé 524 millions $ dans le fonds du Manitoba et 245 millions $ dans celui de la Saskatchewan.