Les agences de sécurité fédérales risquent d'être inondées de menaces à moins d'embrasser le phénomène des données massives, prévient une présentation interne de mai 2015 du ministère de la Sécurité publique du Canada.

Alors que des milliards de personnes utilisent téléphones mobiles et Internet, les responsables de la sécurité s'inquiètent de leur accès en temps opportun à des informations valables.

Or, dans les derniers temps, nombreux ont été les défis liés au partage de l'information et au respect de la vie privée, note la présentation du ministère.

Les autorités admettent que le public ne fait peut-être pas confiance au gouvernement pour respecter la vie privée dans le processus - une méfiance nourrie par les révélations de l'ancien contractant des services d'espionnage américains, Edward Snowden, sur la surveillance électronique.

Si les Canadiens sont inquiets d'enjeux tels que le crime et le terrorisme, note le rapport, à l'ère post-Snowden, leurs inquiétudes sur l'usage de données peuvent aussi ralentir l'utilisation efficace des méthodes d'analyses de données innovantes.

L'analyse des données massives réfère généralement au processus de collecte et de tamisage systématique de millions ou même de milliards d'éléments de données - chiffres, textes, graphiques, vidéos - pour en obtenir des informations qui ne peuvent être détectées grâce à des méthodes régulières.

Étant donné la vitesse à laquelle évolue la technologie et l'augmentation exponentielle des données produites dans le monde, il peut y avoir des occasions de faire les choses de façon plus efficace et d'identifier les schèmes par des techniques innovantes.

«En d'autres mots, une fois que nous avons l'information, comment pouvons-nous nous assurer que nous sommes en mesure de l'utiliser efficacement?», dit la note.

Cette présentation de mai dernier a été préparée pour le compte du comité de politiques internes du ministère de la Sécurité publique. La Presse Canadienne a obtenu une copie déclassifiée de la version préliminaire secrète en vertu de la Loi sur l'accès à l'information.

La présentation admet que les inquiétudes en matière de vie privée et de confiance du public doivent être prises en considération.

«La protection de la vie privée n'a pas à être une barrière à l'analyse innovante de données, lit-on. Nous devons penser stratégiquement à ce que nous voulons accomplir avec les données, puis créer les protections de la vie privée appropriées.»