Des milliers de Canadiens vivant dans des logements sociaux passeront des Fêtes plombées par leur avenir incertain, cette année.

Ils espèrent que le gouvernement fédéral tiendra compte de leurs appels répétés à travailler de concert avec les provinces et les territoires pour maintenir le financement des logements abordables. D'ici là, ils se trouvent confrontés à la terrifiante perspective de se retrouver à la rue.

Près de 200 000 ménages canadiens à faible revenu - et habitant dans des logements coopératifs et sans but lucratif -, dépendent du programme d'aide fédérale sur le loyer proportionné au revenu.

Les défenseurs des logements sociaux craignent la fin de la plupart des coopératives d'habitation advenant la disparition de l'aide fédérale de 1,7 milliard de dollars par année après l'expiration, d'ici quelques années, des contrats entre Ottawa et les ensembles de logements à bon prix.

Selon la Société canadienne d'hypothèques et de logement, l'année 2013-2014 sera marquée par un recul du financement de 23,3 millions de dollars dans le financement au fur et à mesure de l'expiration des contrats d'exploitation.

«Le gouvernement fait des compressions et prévoit en faire plus dans ses contributions pour le logement», avait soutenu plus tôt en décembre le député néo-démocrate Mike Sullivan.

«L'aide fédérale aux logements abordables était de 3,6 milliards de dollars en 2010. Elle a chuté à environ 2,0 milliards aujourd'hui et ce n'est pas fini, elle descendra jusqu'à 1,8 milliard en 2016. Il s'agit là d'une compression de 52 % en six ans et ce, dans un contexte où la demande pour les logements sociaux est en hausse.»

Le député conservateur Brad Butt - un défenseur des logements sociaux qui a contribué à convaincre son parti de renouveler le financement des programmes pour sans-abris dans son dernier budget, en mars -, défend son parti et affirme qu'il est faux de prétendre qu'Ottawa sabre dans le financement des projets de logements abordables.

Il a expliqué que le gouvernement fédéral avait rempli ses engagements puisque les hypothèques de plusieurs propriétés de logements sociaux étaient maintenant remboursées.

«Suggérer que tous les complexes résidentiels ne pourront plus subventionner leurs locataires en fonction de leurs revenus à cause de l'expiration des contrats, ce n'est pas vrai. Plusieurs de ces immeubles seront en tout aussi bonne santé financière, voire meilleure, lorsque ces contrats arriveront à échéance puisque la subvention équivaut au paiement de l'hypothèque», a-t-il indiqué.

«Ces immeubles devraient être en mesure de continuer à présenter le même profil financier qu'aujourd'hui, fournir des subventions aux gens et continuer à opérer comme c'est le cas aujourd'hui (...) Nous ne devrions pas subventionner des choses qui n'ont pas besoin de subventions.»

Ottawa examinera la possibilité d'une aide pour les immeubles à logements sociaux si nécessaire, a-t-il ajouté.