L'éducation sera au centre des discussions à venir cette semaine entre le premier ministre, Stephen Harper, et les chefs autochtones du pays.

Tous s'entendent pour dire que l'amélioration de la qualité de vie des Autochtones passe par l'amélioration de l'éducation.

Les chefs et les politiciens fédéraux devraient ainsi endosser un plan prévoyant qu'Ottawa présente un projet de loi qui permettrait aux communautés autochtones de mettre sur pied leurs propres commissions scolaires.

Le projet de loi apporterait aussi des changements à la structure du financement gouvernementale, de sorte qu'il sera plus prévisible.

Aucune école permanente n'est établie dans la communauté de Pikangikum, dans le nord de l'Ontario.

Le chef de la réserve, Jonas Strang, a indiqué qu'il ne se déplacerait pas à Ottawa pour rencontrer M. Harper mardi.

M. Strang a fait valoir qu'il était trop occupé à gérer toutes les crises sévissant dans sa communauté, située près de la frontière manitobaine, qui abrite quelque 2000 personnes.

La communauté espère la construction d'une nouvelle école depuis 2007, alors que la précédente avait été emportée par les flammes. Un récent rapport du coroner de l'Ontario sur le problème du suicide à Pikangikum plaçait au sommet des 100 recommandations la construction d'une nouvelle école. On y soulignait qu'un tel établissement scolaire servirait de lieu de rassemblement pour l'ensemble de la communauté et aiderait les enfants à s'intéresser à leur éducation.

La construction d'une telle école est toutefois piégée par une série d'événements rendant le processus complexe et dysfonctionnel.

La communauté doit d'abord et avant tout s'assurer de régler ses problèmes d'approvisionnement en électricité pour assurer le bon fonctionnement de l'école. Le raccordement au réseau provincial d'électricité a toutefois été un processus ardu qui dure depuis plus de dix ans, marqué notamment par le dépassement de coûts, le manque de fonds et des horaires imprévisibles.

«Ce projet demeure étroitement lié à d'autres projets proposés dans la communauté, dont les services d'aqueduc et d'égouts, de nouveaux logements et d'autres bâtisses communautaires», mentionne-t-on dans une note fédérale datant de janvier 2011.

On estime qu'environ la moitié des étudiants autochtones complètent leurs études secondaires, à l'échelle nationale.

Les rencontres à venir la semaine prochaine à Ottawa pourraient toutefois changer la donne pour la communauté de Pikangikum, si les leaders autochtones et les politiciens fédéraux maintiennent le cap et soient prêts à dépasser les simples déclarations officielles, a souligné en entrevue la spécialiste en éducation autochtone, Roberta Jamieson.