Montréal prévoit aménager 30 parcs et 400 trottoirs « éponges » sur son territoire au cours des deux prochaines années. Ces initiatives visent à réduire les impacts des changements climatiques dont les manifestations sont de plus fréquentes.

La Ville de Montréal a annoncé mardi qu’elle ajoutera une trentaine de parcs « éponges » aux sept déjà aménagés sur son territoire depuis 2022. Les 400 trottoirs « éponges » totaliseront 8500 m⁠2 d’infrastructures vertes et permettront de retenir l’équivalent en eau de trois piscines olympiques, estime la Ville. Ils s’ajouteront aux 800 trottoirs « éponges » déjà aménagés depuis 2022.

Ces infrastructures vertes permettent notamment de capter et de rediriger l’eau lors d’épisodes de pluies diluviennes. « On le sait, quand il y a des pluies diluviennes, quand il y a des inondations, c’est très dur pour le système d’égout. Qu’est-ce qu’on doit faire, c’est adapter le réseau de surface », a souligné la mairesse Valérie Plante au cours d’une mêlée de presse tenue dans le cadre de la conférence Adaptation Futures, qui se tient à Montréal.

Les trottoirs éponges, qui sont essentiellement des saillies de trottoirs, permettent notamment de mieux retenir les eaux de pluie. Les parcs éponges, de leur côté, sont aménagés dans le même but tout en préservant leur caractère récréatif le cas échéant.

« Ce qu’on appelait traditionnellement des water squares, nous, on a décidé d’ouvrir le concept pour que ce soit à la fois bon pour la rétention d’eau, mais aussi beau, agréable et ludique pour nos différentes populations locales », mentionne Mme Plante.

La mairesse précise cependant que ces aménagements ne seront pas suffisants pour faire face aux aléas des changements climatiques. « Il n’y a pas une solution pour adapter nos territoires aux changements climatiques, il y en a plusieurs et on les regarde toutes de front pour essayer de trouver des solutions », a-t-elle ajouté.

Les aménagements déployés par la Ville de Montréal seront financés grâce à une enveloppe de 117 millions de dollars du gouvernement du Québec dans le cadre du Plan pour une économie verte.

Rappelons que selon l’Institut climatique du Canada, chaque dollar investi dans des mesures d’adaptation aux changements climatiques permet d’économiser entre 13 $ et 15 $ en réduisant les impacts d’évènements météo extrêmes.

À la séance plénière de mardi matin, à la conférence Adaptation Futures 2023, la mairesse Plante ne s’est d’ailleurs pas privée de lancer une pointe au ministre québécois de l’Environnement, Benoit Charette, qui partageait la scène avec elle.

« On a besoin d’un pacte vert, parce que les budgets alloués aux villes ne sont pas suffisants face aux changements climatiques qui nous frappent de plein fouet et qui ne relèvent pas seulement d’une municipalité », a lancé la mairesse.

Plus tard, en mêlée de presse, Valérie Plante a néanmoins signalé que le financement des parcs éponges vient d’une enveloppe du gouvernement du Québec. « La collaboration est bonne, mais c’est mon rôle, moi, comme mairesse, qui entend les citoyens dire qu’ils sont à bout de ressources face aux inondations, qui me demandent comme mairesse d’agir plus fort, c’est ma responsabilité d’interpeller celles et ceux qui ont entre autres des ressources financières plus importantes à adapter nos territoires. »