Les femmes âgées de 18 à 34 ans sont plus portées que leurs aînées à boire de l’alcool et à lui attribuer certaines vertus et certains effets néfastes. Voici ce qui ressort d’un sondage inédit transmis à La Presse par l’Association pour la santé publique du Québec.

1. Les jeunes femmes sont les plus portées à dire qu’elles boivent de façon excessive

« Les jeunes en général, dont les jeunes femmes, consomment davantage, parce qu’ils se trouvent plus souvent dans des lieux où l’alcool est très présent et valorisé, comme les universités, analyse Kim Brière-Charest, directrice de projets-Substances psychoactives – à l’ASPQ. Mais de manière générale, la “consommation élevée” de l’ensemble des femmes tend à rejoindre celle des hommes. On a donc besoin de ressources adaptées. Puisque le gouvernement distribue l’alcool, il a un devoir de prévention. »

38 %

Proportion des 18-34 ans qui ont pratiqué parfois ou souvent le binge drinking (consommation excessive d’alcool ponctuelle), contre 16 % de l’ensemble des femmes sondées

17 %

Proportion des 18-34 ans qui se sentent coupables après avoir bu (contre 12 % de l’ensemble des femmes sondées)

2. Les jeunes femmes sont les plus portées à considérer que l’alcool améliore leurs relations, mais nuit à leur santé mentale et physique

« Les jeunes sont généralement plus susceptibles de se laisser influencer par les habitudes de consommation dans leur entourage immédiat, avance Mme Brière-Charest. Et puisque les jeunes femmes rapportent plus d’enjeux par rapport à leur état psychologique, peut-être ont-elles recours à l’alcool pour contrer l’anxiété ou la dépression, alors qu’à long terme, en consommer sur une base régulière peut avoir l’effet contraire. »

3. Les jeunes femmes sont les plus susceptibles de subir de la violence après avoir bu

« L’alcool n’explique pas à lui seul les violences que les femmes déclarent, estime Mme Brière-Charest. Ça prend des initiatives collectives pour sécuriser les lieux et les contextes de consommation. L’ensemble de la population en bénéficiera. »

Le sondage web a été réalisé auprès de 1000 Québécoises ayant déjà consommé de l’alcool au cours de leur vie, âgées de 18 ans et plus, pouvant s’exprimer en français ou en anglais.

Les données ont été collectées du 24 juillet au 8 août 2023.

Il n’est pas possible de calculer une marge d’erreur sur un échantillon tiré d’un panel, mais à titre comparatif, la marge d’erreur maximale pour un échantillon de 1000 répondant.es est de +/- 3,1 %, et ce, 19 fois sur 20.

Les résultats ont été pondérés en fonction de l’âge, de la langue maternelle, de la région, du niveau de scolarité, de la présence d’enfants dans le ménage et du statut de résidence (propriétaire ou locataire) afin d’assurer un échantillon représentatif de la population à l’étude.