La Fonderie Horne de Rouyn-Noranda estime que les exigences que le gouvernement québécois compte lui imposer pour les cinq prochaines années pourraient avoir un impact sur son avenir et prendra deux semaines supplémentaires pour les analyser, une disposition prévue à la loi.

L’autorisation ministérielle qui doit encadrer les rejets industriels l’entreprise appartenant à la multinationale anglo-suisse Glencore lui avait été envoyée le 26 janvier par le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs.

La Loi sur la qualité de l’environnement accorde 15 jours aux entreprises pour analyser et commenter ce type de document, un délai qui peut être prolongé de 15 jours supplémentaires, comme vient de le demander la Fonderie Horne, a indiqué l’entreprise dans un communiqué publié vendredi.

« Il apparaît que l’autorisation proposée est beaucoup plus complexe que la précédente », qui datait de 2017, affirme la Fonderie Horne, qui dit effectuer une analyse « minutieuse » du document.

L’encadrement que Québec entend imposer à l’entreprise « contient des conditions susceptibles d’avoir un impact déterminant sur [son] avenir », affirme-t-elle.

La Fonderie Horne a décliné la demande d’entrevue de La Presse.

Exigences « renforcées »

Le gouvernement Legault prévoit imposer à la seule fonderie de cuivre au Canada des exigences « renforcées » par rapport à ce qu’il avait évoqué l’été dernier, dans la foulée de la polémique sur la contamination de l’air et des sols de Rouyn-Noranda aux métaux lourds, notamment l’arsenic, provenant de la Fonderie Horne.

Québec disait alors vouloir exiger que la fonderie atteigne, d’ici cinq ans, une moyenne annuelle de 15 nanogrammes d’arsenic par mètre cube d’air (ng/m⁠⁠3), un seuil cinq fois plus élevé que la norme québécoise de 3 ng/m⁠⁠3 — l’usine est assujettie à ce jour à une limite de 100 ng/m⁠⁠3.

« Il y des mesures renforcées par rapport à la proposition évoquée cet été », avait affirmé le ministre de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, Benoit Charette, le 26 janvier.

« On a une analyse indépendante qui nous laisse croire que les exigences qui seront imposées à l’entreprise sont atteignables. […] On voulait être certains d’avoir une autorisation qui allait le plus loin possible que nous permet la technologie », avait-il expliqué.

Les exigences que Québec entend imposer à la Fonderie Horne ne seront rendues publiques qu’au terme de la période qui lui est allouée pour les analyser et les commenter ; le gouvernement peut ensuite lui-même ajouter un délai pour analyser les commentaires de l’entreprise.

En savoir plus
  • 1927
    Année du début des activités de la Fonderie Horne de Rouyn-Noranda, qui comportait aussi une mine jusqu’en 1976
    SOURCE : FONDERIE HORNE