Une vingtaine d’employés du centre sportif du Stade olympique ont été mis à pied sans salaire à la suite de l’incendie ayant forcé la fermeture d’une partie du bâtiment, à la fin mars, même si leurs contrats couraient jusqu’à la fin du printemps.

« On sait que c’est un cas de force majeure, mais c’est abusé », déplore le vice-président de leur syndicat, Émile Dorego.

Ces employés – des moniteurs de piscine, de spinning, de rééducation, de cours de boxe ou de yoga – avaient signé des contrats en janvier dernier pour une durée de plusieurs mois, explique-t-il.

Pour une quinzaine d’entre eux, ces contrats venaient à échéance le 5 mai prochain, tandis que pour les cinq restants, ils devaient se poursuivre jusqu’au 23 juin.

Or, dans la nuit du 20 au 21 mars, un incendie s’est déclaré à l’extérieur du côté sud-est de la tour du Stade.

Les dégâts, causés par la suie qui s’est infiltrée dans le système de ventilation, ont entraîné la fermeture de l’Institut national du sport (INS) du Québec, des étages locatifs de la Tour de Montréal et du centre sportif du Stade olympique, pour une période de quatre à six mois.

Situation frustrante

Tous les employés du centre sportif ont donc été remerciés et ont été invités à se tourner vers le chômage, même si les contrats étaient toujours en cours, affirme Émile Dorego.

De son côté, le Parc olympique indique que malgré la fermeture de ses installations dès le 21 mars, il a continué de rémunérer ses employés jusqu’au 6 avril inclusivement.

« Malheureusement, le centre sportif doit cesser toutes ses opérations, rembourser ses membres, et donc, n’est plus en mesure d’offrir des horaires de travail », indique le conseiller en relations publiques du Parc olympique, Cédric Essiminy.

M. Essiminy ajoute que le Parc olympique souhaite toutefois « maintenir son lien d’emploi avec les employés touchés par la fermeture et s’engage à les rappeler prioritairement lorsque les installations seront à nouveau opérationnelles ».

La situation est d’autant plus frustrante que le Parc olympique aurait déjà reçu les sommes nécessaires de Québec pour payer ces employés, affirme pour sa part Émile Dorego.

« Ce n’est pas comme si c’était une entreprise privée qui n’a pas assez de fonds pour les payer. Là, l’argent est déjà là, il est déjà prévu », déplore-t-il. « Ce qu’on demande, c’est de respecter les contrats qui arrivent à terme. »

Un précédent

Le syndicat des employés du Parc olympique reconnaît que leur convention collective laisse un pouvoir discrétionnaire à l’employeur dans des cas de force majeure, mais il existe un précédent où ils ont été rémunérés malgré la fermeture des installations, indique Émile Dorego.

« On a vécu la même situation lors de la période de COVID où ils ont tenté de ne pas payer leurs employés et ça a pris des pressions pour qu’ils décident de finalement les payer », dit-il.

De son côté, le Parc olympique affirme payer ses employés « à même ses revenus d’opération et d’exploitation, provenant notamment des abonnements, des inscriptions, des locations ainsi que des évènements qu’il accueille ».

« Avec la perte drastique de notre achalandage et l’annulation des différents évènements qui étaient prévus au calendrier, nous ne sommes plus en mesure de maintenir des horaires liés à une programmation régulière et événementielle au centre sportif », poursuit le conseiller en relations publiques du Parc olympique, Cédric Essiminy.