Les Asiatiques, amateurs de poisson cru, veulent continuer à manger sushis et sashimis, produits emblématiques du Japon, malgré les craintes d'une contamination après l'accident nucléaire qui a succédé au séisme et au tsunami dans l'archipel.

Que ce soit à Singapour, en Inde, à Taïwan ou au Vietnam, les restaurants et magasins qui vendent des produits japonais assuraient mercredi ne subir aucun effet de la crise nucléaire japonaise, qui soulève pourtant des inquiétudes chez les consommateurs.

«Jusqu'à maintenant, nous n'avons vu aucune différence en termes de business ou concernant le nombre de clients», a indiqué une porte-parole de Sakae Holdings, la première chaîne de restaurants de sushis à Singapour.

La chaîne qui compte 45 enseignes à Singapour, et propose aussi des teppannyaki et des yakitori (mélanges de viandes grillées), sert en moyenne 5000 clients par jour.

Les importateurs de produits japonais expliquent de leur côté que les restaurants et supermarchés de la cité État continuent à stocker les produits venus de l'archipel.

«Nos affaires ne sont pas affectées», assure une porte-parole de Tomoya Japanese Food Trading, qui importe du poisson frais et congelé.

Les consommateurs asiatiques ont été rassurés mardi par des messages de certains gouvernements indiquant que des tests seraient menés sur les produits japonais pour vérifier qu'ils ne sont pas contaminés.

«À titre de précaution, l'Autorité agroalimentaire et vétérinaire de Singapour (Ava) va tester les produits japonais en raison du risque potentiel de contamination», a ainsi indiqué l'Ava dès lundi.

Singapour a importé l'an passé pour 33,3 milliards de dollars singapouriens (18,7 mds EUR) de produits japonais, selon des chiffres officiels.

L'agence de contrôle alimentaire taïwanaise a également annoncé lundi qu'elle allait tester les produits japonais et les Philippines ont annoncé envisager de tels contrôles.

En Inde, où des tests sur les produits japonais ont également été mis en place, «le public continue d'acheter nos poissons frais et les fruits de mer», a indiqué Mukesh Rai, responsable d'un magasin Yamato-Ya à New Delhi.

À Taïwan, au rayon japonais du grand magasin Sogo de Taipei, un responsable a assuré que les ventes se portaient bien, indiquant que les fruits de mer notamment avaient été importés avant l'accident nucléaire.

L'accident dans la centrale de Fukushima a au contraire provoqué un mouvement d'achat frénétique d'eau minérale japonaise, qui ne sera peut-être plus disponible si elle est contaminée, a-t-il précisé.

La chaîne de restaurants de sushis taïwanaise Sushi Express a néanmoins pris des mesures pour rassurer ses clients, en affichant sur les vitrines de ses 142 établissements que ses fruits de mer avaient été importés avant l'accident.

À Hong Kong, où l'inquiétude est également présente, les propriétaires de restaurants avouent leurs craintes à moyen terme.

«Nous sommes inquiets. Les inquiétudes sur la radioactivité ont un impact psychologique à long terme. Nous ne pouvons rien y faire», a déploré William Mark, président de la Fédération des restaurants.