La lutte contre campylobacters et salmonelles, des bactéries «très fréquentes et très banales» détectées sur beaucoup carcasses de poulets en Europe, est «très difficile» et repose sur l'hygiène, a déclaré une responsable de l'Organisation de la santé animale (OIE).

D'après des analyses menées en 2008 à la sortie de 561 abattoirs de pays européens (EU + Suisse et Norvège), 75,7% des carcasses de poulets étaient contaminées par des campylobacters et 15,7% par des salmonelles, avait indiqué mercredi l'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa).

«Campylobacters et salmonelles sont vraiment des bactéries très fréquentes», souligne Monique Eloit, directrice générale adjointe de l'OIE, basée à Paris. «De ce fait, des programmes de lutte sont vraiment très difficiles à mettre en place et à avoir une efficacité importante et sur le long terme. C'est tous les jours un petit cran que l'on fait», a-t-elle déclaré à l'AFP.

«Pour d'autres maladies, on vaccine. Là ce sont vraiment des mesures d'hygiène au sens large»: bâtiments, cages ou matériels, personnels, sans oublier «la qualité de l'alimentation» des poulets, a-t-elle précisé.

Comme il s'agit de bactéries se trouvant notamment dans le tube digestif, la procédure d'éviscération à l'abattoir doit «se faire proprement», pour qu'il n'y ait pas de «déchirures ou éclaboussures», risquant de disséminer ces bactéries sur la peau des poulets.

«Le contrôle qui est fait à l'abattoir ou à la sortie de l'abattoir par des prélèvements de morceaux de peau est effectivement un des moyens de s'assurer que l'abattage, et notamment l'éviscération, s'est fait avec le maximum d'hygiène possible», explique-t-elle.

Face à ces bactéries «très, très communes», la concentration d'animaux dans les élevages industriels n'a pas d'impact sur la contamination, souligne-t-elle.

Pour les oeufs qui peuvent être consommés sans cuisson (mayonnaise, mousse au chocolat..), les salmonelles présentent un risque plus élevé pour le consommateur que pour les morceaux de poulets qui seront cuits.

«C'est pour ça que notamment en Europe, les premiers programmes de contrôle et de lutte contre les salmonelles de façon intense, ont débuté dans les élevages de poules pondeuses», relève Mme Eloit, soulignant là aussi l'importance de l'hygiène. Celle-ci est mieux assurée dans les «élevages industriels où les oeufs pondus sont tout de suite évacués sur des tapis roulants».