Est-ce qu’un chandail du Canadien avec l’inscription « Bedard - 98 » est un bon investissement ?
Loin de nous la prétention de pouvoir écrire dans le cahier Affaires, mais l’investissement nous semble risqué. Le Canadien a en effet 8,5 % des chances de remporter le premier tirage, qui lui donnerait le premier choix. C’est donc essentiellement 1 chance sur 12. À titre comparatif, si vous avez acheté un billet pour un match du Canadien en 2022-2023, vous aviez les mêmes probabilités d’assister à un but d’Evgenii Dadonov, qui a marqué 4 buts en 50 matchs avec le Tricolore. Montréal a eu droit au 1er choix l’an passé, mais détenait alors les meilleures chances de l’emporter.
Alors quel chandail de Bedard dois-je acheter ?
Patience, diantre, le tirage a lieu ce lundi ! Mais si ça vous démange à ce point, allez-y pour un chandail des Ducks d’Anaheim, qui ont 25,5 % des chances de remporter la loterie. En fait, les Ducks ont 18,5 % des probabilités de gagner, mais il existe maintenant une règle qui empêche les équipes de grimper de plus de 10 places. Ainsi, si une des équipes des rangs 12 à 16 dans le classement inversé (Ottawa, Buffalo, Pittsburgh, Nashville, Calgary) remporte la loterie, elle grimpera de 10 positions, ce qui n’aura aucun impact sur la position des Ducks. L’écart entre 18,5 % et 25,5 % des probabilités est donc la somme des probabilités de ces équipes des rangs 12 à 16.
Plus tôt, vous avez parlé du « premier tirage », pourquoi donc ?
Saperlipopette, on ne peut pas vous en passer une. Il y a en effet deux tirages, donc si le Canadien ne gagne pas du premier coup, il pourrait toujours gagner le deuxième choix au total, un joli prix de consolation. Selon le très utile site Tankathon, les chances du Tricolore à ce deuxième tirage sont de 8,6 %, donc essentiellement les mêmes qu’au premier. Adam Fantilli, un attaquant qui vient d’amasser 65 points en 36 matchs à l’Université du Michigan, est pressenti comme le deuxième espoir, mais l’attaquant Matvei Michkov fait aussi saliver les recruteurs. Son cas est toutefois complexe, parce qu’il joue en Russie et détient une entente valide jusqu’en 2026 dans la KHL.
1er, 2e, c’est bien beau… Mais quelle est la position la plus probable du Canadien ?
Ça se jouera entre les positions 1, 2, 3, 5, 6 et 7. Selon les calculs de Tankathon, le Canadien a 44 % des chances de parler au 6e rang, là où de pas vilains joueurs ont été repêchés ces dernières années, de Matthew Tkachuk à Moritz Seider en passant par Mika Zibanejad et Sean Monahan. Montréal a 24,5 % des chances d’aboutir au 5e rang, ce qui serait sa position au repêchage si on prenait seulement le classement inversé sans faire de loterie, comme dans les années 1980. Si jamais deux équipes classées derrière le Canadien gagnent les tirages, ce qui a 14,2 % des chances de se produire, le CH repêchera au 7e rang. Les chances de parler au 4e rang sont nulles, et au 3e rang, elles sont négligeables (0,3 %).
Comment fonctionne la loterie ? Des boules avec des logos ?
Nenni. Imaginez plutôt le client devant vous chez Perrette qui ralentit tout le monde parce qu’il fait valider son billet de Banco. C’est à peu près l’équivalent. Le boulier contient des boules numérotées de 1 à 14. Quatre d’entre elles sont tirées. Les équipes détiennent quant à elles des combinaisons dans un nombre proportionnel à leurs chances de gagner. Le Canadien détiendra donc 85 des 1000 combinaisons possibles (il y en a en fait 1001, mais l’une d’elles sera déclarée nulle en avance). Si la sienne sort, il gagnera. L’an passé, la combinaison gagnante avait été le 1-3-4-13. Le tirage en soi ne sera pas télédiffusé en direct, mais un représentant de chaque équipe sera dépêché sur place. Il aura lieu dans les anonymes studios du NHL Network, dans un parc industriel sis au milieu des marécages du New Jersey. Là où naissent les rêves.