À deux jours de la loterie du repêchage, la série Oilers-Golden Knights nous rappelle combien le résultat de la loterie de 2015 n’était pas banal.

Le confrère Mathias Brunet évoquait vendredi l’air tristounet du directeur général des Sabres de Buffalo à l’époque, Tim Murray, après qu’il eut perdu le tirage qui lui aurait permis de repêcher Connor McDavid. Les mêmes visages longs que l’on pouvait voir au banc des Golden Knights, samedi soir à Vegas, au cours du deuxième match de la série, un gain sans appel de 5-1 des Oilers. La série est égale 1-1.

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Sans appel parce que c’était 4-0 après 20 minutes, grâce notamment à vous savez qui et à son frère d’armes qui endosse le numéro 29, un certain Leon Draisaitl.

McDavid a de nouveau rappelé, au cours de ce match, en quoi il joue dans sa propre ligue. Son trio a donné le ton dès la première minute en orchestrant une poussée offensive qui a mené à la première pénalité du match. Les Oilers ont profité de leur surnombre pour marquer, parce que leurs résultats en avantage numérique depuis le début des séries sont aussi prévisibles que les lamas que Tintin rencontre dans Le temple du Soleil.

Quand ce fut au tour des Edmontoniens de jouer d’indiscipline, c’est McDavid lui-même qui a pris les choses en main, faisant perdre la rondelle à Shea Theodore à la ligne bleue pour filer en échappée et toucher la cible.

Résultat des courses pour McDavid : deux buts et une passe, une jolie façon de rebondir après la défaite dans le premier match de la série. Depuis le début de sa carrière, en séries, il montre d’ailleurs une fiche de 14 buts, 21 passes et 35 points en 20 matchs suivant un revers.

Pendant ce temps, Jack Eichel, justement le « prix de consolation » de la loterie 2015, était bien effacé en première période, alors que ce match était encore à la portée de Vegas. Il faut dire que les trois pénalités des Knights au premier vingt l’ont forcé à regarder une bonne partie de la période du banc. Mais au deuxième vingt, il a lui-même été chassé deux fois.

Eichel demeure un excellent joueur, parfaitement adéquat pour un deuxième choix au total. Seulement, il n’est pas exceptionnel comme le 97 des Oilers, et certains soirs, ça se voit plus que d’autres.

Meilleur entourage

Puisqu’il est question de la loterie, les performances de McDavid doivent aussi rappeler que ces talents hors norme qui passent une fois en 10 ans peuvent mettre eux aussi du temps à se développer. L’Ontarien s’était révélé l’an passé comme un grand joueur des séries, soit sept ans après son repêchage. Il montre ce printemps que ses séries 2022, c’est sa nouvelle norme.

Il est toutefois essentiel de souligner que son entourage n’a jamais été aussi bon. La profondeur a été l’épine au pied des Oilers depuis l’arrivée de McDavid et de Draisaitl, mais les deux super vedettes sont désormais bien épaulées.

Y a-t-il déjà eu un autre marqueur de 83 points dont on a si peu parlé que Zach Hyman cette saison ? Ryan Nugent-Hopkins a lui aussi amassé ses 104 points dans l’ombre des deux titans. Dans les joueurs de profondeur, Klim Kostin ressemble à une véritable boule d’enthousiasme pour ses coéquipiers, qu’il a soulevés en bloquant des tirs en fin de match. Le vétéran Derek Ryan aussi en fait beaucoup pour donner de l’énergie aux siens.

En défense, Evan Bouchard sera la révélation des séries 2023 si les Oilers veillent tard. Plus on le voit jouer, plus on comprend en quoi il avait sa place dans le top 10 du repêchage de 2018. Mattias Ekholm montre quant à lui pourquoi il suscitait tant de convoitise à la date limite des transactions.

Les Knights ont-ils un problème ?

Cette série se transporte maintenant à Edmonton, et il sera intéressant de suivre la situation des gardiens des Golden Knights. On peut en effet se demander s’ils n’ont pas fini de vivre leur moment Laurent Brossoit.

Ce dernier a maintenant permis quatre buts ou plus dans quatre de ses sept matchs ce printemps. On rappelle son expérience limitée dans la LNH, malgré ses 30 ans : un sommet de 21 départs en une saison, et un seul match en séries avant cette année.

Ce n’est évidemment pas sa faute si ses coéquipiers ont été assiégés pendant les 20 premières minutes. Mais contre la meilleure attaque de la LNH en saison, les fautes techniques comme celle sur le deuxième but de McDavid sont difficilement pardonnables.

Les autres options ne sont toutefois pas sexy. Adin Hill, venu en relève en troisième période, voyait de l’action en séries pour la première fois de sa carrière. Et Jonathan Quick, dans les gradins, n’est plus exactement le gardien d’autrefois.

Avoir un problème, c’est une chose, ne pas avoir de solution, c’en est une autre. Vegas devra aider ses gardiens collectivement, car il ne semble pas s’y cacher de Jordan Binnington, millésime 2019.

En hausse

PHOTO STEPHEN R. SYLVANIE, USA TODAY SPORTS

Zach Hyman (18) tente de déborder le défenseur Zach Whitecloud (2).

Zach Hyman

L’ailier a terminé le match avec trois passes, mais il aurait très bien pu marquer trois fois, tant il a obtenu de tirs de qualité.

En baisse

PHOTO GARY A. VASQUEZ, USA TODAY SPORTS VIA REUTERS CON

Evander Kane (91) lors de la série précédente contre les Kings de Los Angeles

Evander Kane

On comprend qu’il aime jouer les agitateurs, mais est-ce vraiment nécessaire de le faire quand l’autre équipe ne se présente pas ? Ses coups de poing aux côtes de Keegan Kolesar n’étaient pas chics non plus.

Le chiffre du match

13

PHOTO STEPHEN R. SYLVANIE, USA TODAY SPORTS VIA REUTERS CON

Leon Draisaitl (29) célèbre un but avec ses coéquipiers des Oilers d’Edmonton.

Leon Draisaitl a inscrit ses 12e et 13buts des séries. On rappelle que les meilleurs compteurs des séries 2022, Nathan MacKinnon et Evander Kane, avaient terminé le tournoi avec… 13 buts.