L’organisation du Canadien n’aura pas à réserver de budget pour les billets d’avion à destination de Nashville en juin à l’occasion de la soirée de remise des trophées, après une saison comme celle-ci. Amusons-nous néanmoins à décerner des honneurs à l’interne, question de reconnaître les plus méritants parmi le groupe.

Hart

Joueur le plus utile à son équipe

Nick Suzuki

À sa première saison à titre de capitaine, à seulement 23 ans, Nick Suzuki a atteint des sommets personnels avec 26 buts et 66 points, malgré l’absence d’ailiers de premier plan à la mi-saison après la blessure subie par Cole Caufield. Suzuki est aussi le seul à avoir disputé tous les matchs de l’équipe, la plupart du temps contre les meilleurs effectifs adverses. D’ailleurs de façon étonnante, aucun attaquant de l’équipe n’a joué 70 matchs. Josh Anderson s’en est approché avec 69 rencontres, suivi par Mike Hoffman avec 67 matchs.

Finalistes : Samuel Montembeault, Mike Matheson

Calder

Recrue par excellence

Kaiden Guhle

Rafaël Harvey-Pinard a apporté un vent de fraîcheur à une deuxième moitié de saison décourageante en s’imposant au sein d’un trio offensif. Ses 14 buts en 34 matchs le placent au neuvième rang de la LNH à ce chapitre parmi les recrues, tout en ayant disputé une moitié de matchs de moins que ses principaux rivaux. Il a produit à un rythme de 34 buts en une saison, mais avec un taux d’efficacité extraordinairement inhabituel de 24 %, il serait étonnant qu’il conserve le même rythme à long terme.

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

Kaiden Guhle

Il est important néanmoins de considérer l’âge dans cette catégorie et à 20 ans seulement (21 ans à compter de janvier), Kaiden Guhle a dépassé les attentes en s’imposant au sein de la première paire de défenseurs du CH, tout en amassant 18 points en 44 matchs, un rythme de 34 points sur une saison complète sans participer aux supériorités numériques, du moins presque jamais. Guhle a d’ailleurs terminé au troisième rang chez les recrues en termes d’utilisation moyenne par match (20 : 31), derrière Owen Power et Jake Sanderson, deux choix top cinq.

Finalistes : Rafaël Harvey-Pinard, Arber Xhekaj

Vézina

Gardien par excellence

Samuel Montembeault

Jake Allen devait être le numéro un à nouveau cet hiver. Il a été éclipsé par son rival de sept ans son cadet, l’inébranlable Samuel Montembeault, imperturbable peu importe les circonstances. Le jeune homme de 26 ans a disputé neuf des treize dernières rencontres de l’équipe. Avant la débandade des deux dernières semaines, où on a fait appel à un nombre important de joueurs du Rocket de Laval, Montembeault présentait même une fiche gagnante de 15-14-3, contre 15-24-3 pour Allen.

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

Samuel Montembeault

Les 24 buts encaissés à ses cinq derniers matchs ont fait mal à sa moyenne finale (3,42) et à son taux d’arrêts (,901), mais ses statistiques demeurent supérieures à celle d’Allen et il n’est plus insensé de le considérer comme un candidat au poste de gardien d’avenir du Canadien.

Norris

Défenseur par excellence

Mike Matheson

Ce défenseur montréalais confiné à un rôle de défenseur de soutien à Pittsburgh s’est révélé comme défenseur numéro un dans un contexte favorable à son épanouissement, au sein du club de son ancien agent Kent Hughes et avec un pédagogue comme Martin St-Louis.

En disputant seulement 48 matchs, Matheson, 29 ans, a atteint un sommet en carrière au chapitre des points avec 34, une production de 58 points au pro rata d’une saison complète de 82 matchs.

Ses 24 : 27 de temps d’utilisation en moyenne par match le placent au onzième rang de la LNH à ce chapitre, sur un pied d’égalité avec Seth Jones, des Blackhawks de Chicago. Il jouait en moyenne 18 minutes par rencontre à Pittsburgh.

Il reste à Matheson trois années de contrat à un salaire annuel de 4,87 millions. Dire qu’on trouvait son contrat trop lourd il n’y a pas si longtemps. Personne ne s’ennuie de Jeff Petry à Montréal.

Finalistes : David Savard, Kaiden Guhle

Selke

Attaquant défensif par excellence

Kirby Dach

Le Canadien a désormais la chance de compter sur deux jeunes centres de premier plan. Nick Suzuki est considéré par plusieurs comme le plus doué défensivement, mais Dach était déjà considéré dès son jeune âge, à Chicago, comme un excellent joueur défensif, et il l’a prouvé une fois sa place consolidée au centre. Il n’était pas rare de le voir jouer plus de 22 minutes par rencontre après les Fêtes.

PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE

Kirby Dach

À 6 pieds 4 pouces et 212 livres, Dach est d’ailleurs plus imposant physiquement que Suzuki, 5 pieds 11 pouces et 208 livres, possède une plus grande portée et demeure plus fiable en général dans son territoire, quoique Suzuki n’a pas à rougir de ses performances à ce chapitre.

Dach doit néanmoins améliorer son efficacité lors des mises en jeu. Il est passé de 32,8 % à 38,3 % depuis l’an dernier, mais devra au moins dépasser les 50 % pour devenir le centre défensif de rêve.

Finalistes : Nick Suzuki, Jake Evans

Lady-Bing

Gentilhomme par excellence

Cole Caufield

Caufield terrorise des gardiens adverses avec son tir foudroyant, mais il ne ferait pas de mal à une mouche sur une patinoire. Il a d’ailleurs écopé d’une seule punition mineure cette saison. L’éternel sourire aux lèvres, il est également un gentilhomme dans le vestiaire. Ses 26 buts en 46 matchs, à seulement 21 ans (il a fêté ses 22 ans en janvier), une production de 46 buts au pro rata d’une saison de 82 rencontres, laissent entrevoir une suite phénoménale dans son cas.

Finalistes : Jesse Ylonen, Jonathan Drouin.

Les Ducks ont remporté la course !

Malgré l’embauche de John Klinberg et Ryan Strome sur le marché des joueurs autonomes l’été dernier, et la montée en puissance de jeunes joueurs prometteurs, les Ducks d’Anaheim terminent donc la saison 2022-2023 au dernier rang du classement général, donc avec 25 % de chances de repêcher Connor Bedard en juin.

PHOTO KIRBY LEE, USA TODAY SPORTS

Ils ont amassé 18 points de moins que la saison précédente. Ça en dit long sur le travail de Dallas Eakins, l’un des entraîneurs les plus surévalués de l’histoire de la LNH, d'ailleurs congédié vendredi matin. Eakins a obtenu une deuxième chance à Anaheim malgré une expérience catastrophique à Edmonton. Il montre désormais une fiche en carrière de 136-210-58, mais il aura peut-être rendu un énorme service à l’organisation si celle-ci remporte la loterie le 8 mai.

À ne pas manquer

  1. Sean Monahan souhaite être de retour à Montréal l’an prochain. Il l’a exprimé clairement lors du bilan des joueurs, vendredi matin dans le vestiaire du CH. Reste à savoir ce qu’il est prêt à accepter comme contrat.
  2. Le Canadien a-t-il connu une bonne ou une mauvaise saison dans le contexte d’une reconstruction ? Alexandre Pratt tente d’y répondre.
  3. Ne vous attendez pas à voir une star comme Didier Drogba à l’époque joindre le CF Montréal. La philosophie de l’organisation a changé. Justin Vézina résume la pensée du directeur technique Olivier Renard.