Les entraîneurs ne survivent pas toujours aux changements de régime au hockey. Un nouveau pilote aime s'entourer d'adjoints qu'il connaît.

Mais à Winnipeg, Pascal Vincent a visiblement gagné le coeur de Paul Maurice, que les Jets ont embauché en janvier 2014 pour remplacer Claude Noël.

Selon ce qu'a pu apprendre le collègue Marc Antoine Godin, Vincent devrait prolonger dans les prochains jours son association avec les Jets et ainsi demeurer le bras droit de Maurice. Ce dernier souhaitait qu'il renouvelle son contrat, même si la porte était ouverte pour un changement.

«Pascal a été une révélation pour moi. Je ne le connaissais pas avant mon arrivée à Winnipeg, a admis Maurice. Pourtant, je connais beaucoup de monde! Il a plusieurs forces. Il est très intelligent, il travaille très fort. J'ai toujours aimé être le dernier à partir de l'aréna, mais il est là tous les jours, il fait de la vidéo et en été, il cherche de nouvelles idées.

«Quand tu as de la difficulté avec un joueur, il est le premier à se tenir debout pour ce joueur, à trouver une façon de rebâtir les ponts.»

Vincent a lui aussi trouvé son compte aux côtés de Maurice. «Travailler avec lui, c'est comme aller à l'Université Harvard du hockey, s'exclame-t-il en entrevue avec La Presse. Je prends tout ça et je le mets dans mes bagages.

«Je suis satisfait de mon parcours, même si je n'ai pas encore atteint mon objectif. Je devais me prouver que je peux faire le travail, et maintenant, je sais que je suis un excellent assistant. Et quand j'aurai ma chance, je sais que je serai aussi un bon entraîneur-chef.»

Oublier la déception

Vincent est adjoint à Winnipeg depuis le déménagement de l'équipe au Manitoba, en 2011. Le club a participé aux séries pour la première fois ce printemps, après trois exclusions de suite. Mais l'aventure a pris fin après quatre matchs au premier tour, malgré la frénésie à Winnipeg.

«Ici, c'est comme Montréal en séries, mais toute l'année, illustre-t-il. Et en séries, ça grimpe d'un autre niveau. On ne s'entendait pas parler au banc! C'était impossible de communiquer avec les arbitres. Les gens étaient tous en blanc. C'étaient des moments un peu enchanteurs. C'était bien le fun, mais ça ne te fait pas gagner des matchs.»

Vincent fourbit donc déjà ses armes en vue de la saison prochaine. Autodidacte, il lit sur un sujet différent chaque été. Cette année, il tentera d'assimiler des concepts de gestion, qu'il souhaitera évidemment appliquer aux joueurs qu'il dirige.

Et patiemment, il continuera à accumuler du savoir en attendant d'avoir sa chance comme entraîneur-chef.

«Alain Vigneault me disait: on a tous des parcours différents. Personne ne sait où ça mènera. Je ne suis pas fermé à l'idée de coacher dans la Ligue américaine ni à rester adjoint longtemps, ni même à aller en Europe. Je ne veux rien exclure. Quand tu te fermes des portes, tu deviens ton propre ennemi. Mon objectif, c'est de gagner la Coupe. Comme entraîneur-chef ou comme adjoint? Je ne le sais pas.»