La rubrique où les journalistes de l’équipe des Sports répondent à une question dans le plaisir.

Jean-François Téotonio

Ne le dites pas à mon professeur de ce cours de droit du programme de journalisme de l’UQAM, mais je ne me souviens d’aucune notion apprise de la séance donnée en ce 20 février 2014. Non, cette journée-là, dans sa salle de classe, mes yeux et ceux de mes comparses étaient plutôt rivés sur l’écran de mon ordinateur portable, diffusant la finale du tournoi olympique de hockey féminin opposant le Canada et les États-Unis. Vous auriez dû voir notre tentative complètement ratée pour dissimuler notre joie lorsque Marie-Philip Poulin a non seulement marqué le but égalisateur en toute fin de troisième période, mais a aussi ajouté le filet de la victoire en prolongation. Des pattes de chaises qui glissent bruyamment sur le sol, des membres en l’air, mais aucun son émanant de nos bouches. Le match était en sourdine, bien évidemment – on sait vivre, quand même. Ce n’est donc qu’après le cours que nous avons pu entendre la description légendaire de Jean St-Onge : « but, but, but, but ! ». Moment mémorable, s’il en est.

Alexandre Pratt

PHOTO ROBERT DEUTSCH, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Leylah Annie Fernandez lors de la finale des Internationaux des États-Unis, le 11 septembre 2021

Le formidable parcours de Leylah Annie Fernandez aux Internationaux des États-Unis, en 2021. Elle a commencé le tournoi au 73e rang mondial. Personne n’avait d’attentes. Dans les deux semaines suivantes, elle a battu Naomi Osaka (3e tête de série), l’ancienne numéro un Angélique Kerber, Elina Svitolina (5e) et Aryna Sabalenka (2e). La Québécoise s’est inclinée en finale face à Emma Raducanu, non sans avoir d’abord charmé les spectateurs new-yorkais, et fait le plein de nouveaux partisans dans sa province d’origine.

Simon-Olivier Lorange

PHOTO FERNANDO VERGARA, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

L’équipe canadienne féminine de soccer a remporté la médaille d’or aux Jeux olympiques de Tokyo en 2021.

Les lecteurs assidus de cette rubrique auront remarqué que je ne traite pas souvent de soccer. C’est pourtant un sport que j’apprécie, sans pour autant le suivre aussi assidûment qu’un Jean-François Téotonio, notre spécialiste maison, ou qu’un Richard Labbé, un passionné du ballon rond en aréna. Ainsi, en réponse à la question de cette semaine, c’est spontanément la victoire de l’équipe canadienne féminine de soccer aux Jeux olympiques de Tokyo, en 2021, qui me vient en tête. Le chemin pour se rendre jusqu’en finale avait été corsé au possible, avec le Brésil en quart de finale et les États-Unis en demi-finale. La formation a quand même tenu le coup. La finale contre la Suède, qu’on a regardée à la maison un matin en semaine – pas exactement un moment qu’on passe habituellement devant la télé ! – nous a gardés sur le bout du sofa du début à la fin. L’impasse de 1-1 après 120 minutes de jeu (90+30), la séance de tirs de barrage ; le sourire intimidant de la gardienne Stéphanie Labbé, le but victorieux de Julia Grosso... Un de ces moments formidables qui nous rappellent qu’il n’y a pas grand-chose qui nous procure autant d’émotion que les JO, et ce, malgré tous leurs défauts.

Jean-François Tremblay

PHOTO ROBERT MAILLOUX, ARCHIVES LA PRESSE

La plongeuse Annie Pelletier avec sa médaille des Jeux olympiques d’Atlanta

Il y a bien sûr eu de très grands moments sportifs féminins dans l’histoire du Québec, mais mes plus beaux souvenirs sont toujours associés à des moments émotifs. Donc je me retourne vers les Jeux olympiques que je regardais avec ma mère quand j’étais enfant. Il faut comprendre que pendant les JO, la vie arrêtait de tourner à la maison, il n’y avait que ça à la télé toute la journée. Donc évidemment, mon été de 1996, à la belle époque avant que je doive travailler pour payer mon prêt hypothécaire, s’est déroulé au rythme des Jeux d’Atlanta. Et quelle athlète québécoise a laissé sa marque sur ces Jeux ? Certainement Annie Pelletier. La médaille de bronze au 3 mètres, bien sûr, est méritoire, mais c’est la manière qui avait enflammé la maisonnée. Annie Pelletier a survécu de justesse aux rondes préliminaires. Puis elle a été la dernière des 12 qualifiées en demi-finale. Puis en finale, l’euphorie. Un cinquième plongeon exceptionnel l’a fait passer de la cinquième à la troisième place. Ma chère maman Francine ne se pouvait plus, et moi non plus.

Appel à tous

Et vous, quel moment de sport féminin québécois vous a le plus marqué et pourquoi ?

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