(Sherbrooke) David Perron était de passage à Sherbrooke, la fin de semaine dernière. Mais cette fois, c’est le papa qui accompagnait son fils à un tournoi de hockey qui a fait le voyage, et non le vétéran de 17 saisons dans la LNH. Une nouvelle réalité familiale qui importe beaucoup pour la suite de la carrière du Sherbrookois.

Perron vient tout juste de terminer la deuxième saison de son contrat de deux ans signé avec les Red Wings de Detroit. Il deviendra donc joueur autonome sans compensation.

Si l’équipe de la ville de l’automobile a raté les séries à deux reprises, Perron, lui, s’est affirmé et imposé comme un vétéran aguerri chez les jeunes Wings. Comme un bon père de famille. Il estime avoir tout ce qu’il faut pour continuer son rôle à Detroit. Un rôle de mentor.

C’est pour cette raison, mais aussi afin de préserver une certaine stabilité pour sa famille, que Perron et son agent Allan Walsh discuteront d’abord avec Steve Yzerman et les Red Wings afin que le Sherbrookois y poursuive sa carrière.

Montréal et Las Vegas sont des destinations qui sont souvent répétées, lorsqu’on parle de l’avenir de l’attaquant de 35 ans. En 158 matchs en deux saisons avec Detroit, Perron a inscrit 41 buts et a fourni 62 passes pour 103 points.

C’est un été important qui s’annonce pour celui qui a déjà 1131 matchs de saison régulière au compteur. Mais il est déjà passé par là.

« C’est un gros été. Mais il y a beaucoup moins de stress. Rendu où j’en suis, avec le nombre d’années dans la LNH, tout ce que je veux, c’est poursuivre le plus longtemps possible, c’est sûr. Si j’ai à déménager ailleurs, ce sera probablement la dernière fois. Vanessa et moi, les déménagements, on connaît. Mais pour les enfants, c’est autre chose. Ils ont l’école, leurs sports, les amis, ils font des racines aussi, et chaque fois, c’est à recommencer, leur vie recommence. »

« Le choix numéro un, c’est de demeurer à Detroit pour ces raisons-là, c’est une grosse raison. Mais aussi, j’aime ce que je vois sur la patinoire. Ce qui s’est passé cette année, c’est très intéressant, on a fait des pas vers l’avant dans les deux années où j’ai été là. Aussi, je me suis fait donner un A [adjoint au capitaine] l’an passé, alors tu dois remplir le rôle, démontrer que tu peux être un leader, et je suis fier de ce que j’ai accompli depuis deux ans », a-t-il expliqué.

David Perron ne quittera pas Detroit pour rien.

PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE

David Perron

Au moins deux autres saisons

Celui qui a fait ses débuts dans la LNH à 18 ans sait qu’il est chanceux de pouvoir continuer à jouer dans cette ligue si performante. Il ne s’inquiète pas outre mesure des mois à venir.

« La plupart des joueurs ne décident pas [quand ils vont prendre leur retraite]. Ils veulent jouer le plus longtemps possible. Et les autres, ce sont les meilleurs des meilleurs. Ils décident quand ils partent. Dans mon cas, ce n’est pas ça. Je regarde ma carrière, comment ça a commencé, à St. Louis, ou quand je suis débarqué à Pittsburgh en pensant que ce serait le meilleur endroit, mais ça ne s’est pas bien passé. Ça aurait pu se conclure deux ans après ça, et là, on est en 2024 et ça continue. Je suis très fier de ça. Je peux continuer deux saisons au minimum », a-t-il assuré.

En ce sens, Perron s’inspire beaucoup du parcours de Joe Pavelski, avec les Stars de Dallas, ou de Corey Perry, avec les Oilers d’Edmonton.

« Pavelski a 39 ans ! J’ai joué avec Perry à Anaheim [en 2015-2016] et il joue encore. Mon patin n’a jamais été ma plus grande force, mais je compense par une intelligence du jeu et savoir ce dont la game a besoin. »

J’ai trouvé le moyen de continuer à avoir de l’importance dans un match pour que l’entraîneur continue à m’utiliser en avantage numérique, par exemple. Tant que le corps est en santé, je veux continuer. Et ça va bien de ce côté.

David Perron

« En 2015, les équipes voulaient miser sur les jeunes et la vitesse uniquement. Je vois un retour du balancier, présentement. Les équipes réalisent que les vétérans sont importants, tu as besoin d’aide avec tes jeunes et je crois que ça peut m’aider un peu cet été. Aussi, le fait que le plafond salarial va augmenter un peu, ça aussi, ça va m’aider. Ça fait quand même six ans qu’il n’a pas bougé », a-t-il indiqué.

Les Red Wings forment assurément une des jeunes formations en progression dans la LNH. Et ils ont raté les séries de très peu. L’avenir, c’est un peu maintenant, à Detroit.

« J’ai eu deux bonnes saisons. Mon rôle a diminué un peu, c’est normal, je l’accepte, mais je continue à être un leader. J’ai vécu le fait d’être le plus jeune dans une équipe, et maintenant, je suis le plus vieux. Et entre les deux, j’ai eu des hauts et des bas, j’ai gagné une Coupe Stanley, j’ai beaucoup d’expérience à partager. »