(Anvers) La reine de la gymnastique Simone Biles, de retour après deux ans d’arrêt, a coiffé ses 22e et 23e couronnes mondiales dimanche à Anvers et repart de la compétition avec quatre titres, à moins de 10 mois des Jeux olympiques de Paris.

Biles, déjà titrée par équipes et au concours général dans ces Mondiaux, a décroché deux fois l’or dimanche, d’abord à la poutre puis au sol.  

« Je n’ai pas les mots en fait », a réagi la gymnaste de 26 ans à propos de son expérience au cours de la semaine anversoise. « L’énergie de la foule, la compétition… Je suis juste ravie d’être là, de ressentir de nouveau la pression. Je pense que j’ai beaucoup appris pour aller de l’avant. »

D’abord en piste à la poutre, l’Américaine y a obtenu une note exceptionnelle de 14,800, talonnée par la jeune Chinoise de 17 ans Zhou Yaqin (14,700), tandis que la Brésilienne Rebeca Andrade, qui avait battu Biles la veille en finale du saut, a pris la médaille de bronze (14,300).  

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De gauche à droite : Zhou Yaqin, Simone Biles et Rebeca Andrade sur le podium

Au cours d’une finale de haut niveau, l’Américaine a enchaîné les acrobaties sans bouger d’un millimètre sur l’agrès. Mais son titre s’est joué à très peu de choses, tant la Chinoise Zhou a été impressionnante de légèreté. L’or a seulement échappé à cette dernière en raison d’un pas en arrière effectué à la sortie de la poutre, pénalisé d’un dixième de point.  

Trente médailles mondiales

A peine une heure et demie plus tard, Simone Biles était de retour sur le plateau de compétition pour la finale du sol. Malgré une sortie de tapis sur une diagonale, l’Américaine, qui a épaté par l’amplitude de ses sauts, s’est imposée avec un score de 14,633.  

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Simone Biles

Rebeca Andrade, dont le duel avec Biles a rythmé la compétition, a de nouveau offert son sourire, son énergie et son charisme aux spectateurs du Sportpaleis de la cité flamande pour se parer d’argent (14,500), devant sa compatriote Flavia Saraiva (13,966). Andrade, révélation des Jeux de Tokyo, est l’autre grande protagoniste de la compétition avec cinq médailles, dont une en or.  

« Avec Rebeca, on était sur les mêmes podiums, donc j’ai le sentiment qu’on se pousse l’une et l’autre pour faire ressortir le meilleur de nous-mêmes », a réagi la Texane. « J’adore l’avoir [comme concurrente]. Elle est incroyable à regarder, elle va être extraordinaire. C’est un plaisir de la voir à l’œuvre. »

Avec ses deux nouveaux titres, Biles comptabilise désormais 23 ors mondiaux pour 30 médailles.  

En Belgique, là même où elle avait disputé ses premiers Mondiaux il y a dix ans, l’Américaine a ajouté à sa collection cinq médailles dont quatre en or.  

« Advienne que pourra »

Elle a dû se contenter de l’argent au saut en raison d’une chute à la réception, et son plus mauvais classement a été une cinquième place aux barres asymétriques, l’agrès qui lui réussit traditionnellement le moins bien.  

Simone Biles signe un retour époustouflant au niveau international, deux ans après des Jeux de Tokyo exténuants marqués par l’épisode des « twisties », ces pertes brutales et imprévisibles de tout repère dans l’espace.

Elle avait ensuite coupé complètement avec la gymnastique et n’a repris la compétition qu’en août dernier aux États-Unis.

« J’étais un peu inquiète mais je savais que je m’étais entraînée correctement et je me suis dit : “ Advienne que pourra ”, donc je n’étais pas stressée à propos du nombre de médailles ou de leurs couleurs », a-t-elle affirmé.  

À moins de dix mois des Jeux olympiques de Paris, la quadruple championne olympique n’a donné que très peu d’indices sur la suite de son programme : « Je ne peux pas répondre aux questions concernant l’avenir, je vais juste vivre dans le moment présent ».