Comment choisir une toiture écologique? Pensez durabilité, pensez îlots de chaleur et, avec les précautions qui s'imposent, pensez couvert végétal.

«Il n'était pas question que je dorme à l'air climatisé!, s'exclame Rémi Bédard, propriétaire de Encadrex, rue Marie-Anne à Montréal. Je veux être aussi bien en ville que dans mon autre chez moi, à la campagne. C'est pourquoi le toit vert était indispensable.»

Sa toiture végétalisée coiffe un agrandissement de 2200 pied carré, qui tient lieu à M. Bédard de pied-à-terre autant que de lieu d'exposition.

«Déjà, cet hiver, on voyait une grande différence sur le plan de l'insonorisation, relate-t-il. Pour ce qui est du chauffage, c'est difficile à dire car je reçois une facture unique pour l'ensemble du bâtiment.»

Par-dessus le toit de fibre de verre (société Midex), le propriétaire a posé, avec l'aide de VerToit Montréal, une membrane pour que le drain ne se bouche pas, puis des barres de propreté (des 2 par 6 qui délimitent les carrés de terre), et enfin 5 pouces de terre. Il envisage de compléter l'ensemble par un petit potager.

Fibre de verre

«Il faut compter entre 15 et 20$ le pied carré pour une toiture Midex en fibre de verre, avant la pose d'un couvert végétal, estime Guillaume Gauthier, chargé de projet dans cette entreprise familiale de Saint-Nicolas. Si on ajoute la terre pour un toit intensif (plus de 12 pouces), cela coûte entre 20 et 30$ le pied carré.»

La membrane Midex se pose sans chauffage au chalumeau et sans émission de COV. À noter: une fois le toit bien sec, l'eau qui en ruisselle n'est pas contaminée, alors que d'autres types de membranes génèrent une traînée huileuse. En fin de vie, la toiture sera recyclable, dans la fabrication du béton ou d'une autre pâte de toit.

On ne refait jamais une toiture Midex, affirme M. Gauthier. «Une fois tous les 20 ans, on refait la couche de finition qui protège contre les ultraviolets et le vent.»

Toit existant: vérifier la structure

Si on veut profiter d'une réfection de toiture pour se doter d'un toit vert, il faut faire évaluer la capacité de la charpente par un ingénieur en structure. «En général, la toiture doit être consolidée, affirme l'ingénieur et entrepreneur général Xavier Laplace, de Toits Vertige. Se doter d'un toit vert revient alors, grosso modo, à 60$ le pied carré, dont 25 à 30$ sont alloués au renforcement de la structure, 10$ à l'étanchéité, 10 à 15$ à la membrane (EPDM, TPO) et au couvert végétal. «Cependant, planifié dès la conception du bâtiment, un toit robuste ne coûte guère plus cher qu'un toit conventionnel», soutient M. Laplace.