Comme revêtement de toit, les bardeaux d'asphalte continuent à obtenir la faveur des consommateurs, en raison de leur coût abordable et de leur durabilité éprouvée. Cependant, le bardeau organique, inventé depuis belle lurette, subit maintenant la concurrence féroce d'un nouveau venu, le bardeau en fibre de verre. Chacun ayant ses caractéristiques propres, quel est le meilleur pour votre toiture?

Comme revêtement de toit, les bardeaux d'asphalte continuent à obtenir la faveur des consommateurs, en raison de leur coût abordable et de leur durabilité éprouvée. Cependant, le bardeau organique, inventé depuis belle lurette, subit maintenant la concurrence féroce d'un nouveau venu, le bardeau en fibre de verre. Chacun ayant ses caractéristiques propres, quel est le meilleur pour votre toiture?

 Les deux bardeaux ont une armature différente. Dans le bardeau organique, on utilise une armature en cellulose que l'on plonge dans un bain d'asphalte chaud sous pression. Le nouveau venu est plutôt constitué d'une membrane en fibre de verre. Son avantage, c'est qu'elle peut sauter l'étape du bain chaud, réduisant ainsi la quantité d'asphalte nécessaire pour sa fabrication. «Quand on sait que l'asphalte représente 80 % du coût de fabrication du bardeau, une telle diminution s'avère profitable pour les manufacturiers», explique Gilles Landry, directeur des programmes de mise en marché chez Emco, le manufacturier des bardeaux Avec l'arrivée de la fibre de verre, l'expression «plus le bardeau est lourd, meilleure est sa qualité» doit être interprétée avec nuance.

En exigeant moins d'asphalte, les bardeaux en fibre de verre sont plus légers, mais pas nécessairement de moindre qualité. «Ce n'est pas le poids total du bardeau qui détermine sa qualité, mais sa quantité d'asphalte. Plus il en contient, meilleur il est», dit M. Landry. Le bardeau en fibre de verre coûte moins cher, d'où sa popularité sans cesse grandissante. Qui plus est, il offre entre autres une meilleure résistance à la chaleur et au relèvement des pattes, problème fréquent des vieilles Cependant, les bardeaux en feutre organique n'ont pas dit leur dernier mot. Ils sont plus souples, donc plus faciles à installer par temps froid; ils sont plus lourds, ce qui les rend plus résistants aux bourrasques; ils cachent mieux les imperfections de la toiture et, surtout, ils résistent davantage aux écarts de température.

Pour les propriétaires du Québec, c'est un avantage qui vaut son pesant d'or. «Vu nos conditions atmosphériques, le bardeau organique demeure une meilleure solution pour le Québec», soutient M. Landry. Chez nos voisins du Sud, la fibre de verre domine maintenant le marché, alors qu'au Québec et en Ontario, l'organique tient encore le haut du pavé. «En raison de la nouveauté de la fibre de verre (10 ans, c'est peu dans le monde du revêtement de toiture), l'installation d'un bardeau organique s'avère également un choix plus prudent», ajoute Michel Brouillard, directeur des ventes chez Iko.

Dans une vingtaine d'années, la fibre de verre aurat-elle aussi fière allure? Pour le moment, on n'en sait rien. Les manufacturiers comme BP et Iko possèdent une panoplie de modèles dans les deux bases et offrent des garanties de même durée (20, 25, 30, 35, 40 ans). Cependant, certains manufacturiers offrent une garantie moins complète pour la fibre de verre. Par exemple, après la période de couverture totale, BP va payer le coût des bardeaux défectueux en fibre de verre, mais pas les coûts de réparation, alors que dans l'organique, ils sont encore couverts.

Le bardeau trois pattes en péril

Pendant longtemps, le bardeau n'était offert qu'en deux couleurs: charbon ou brun. Et le style se résumait au traditionnel bardeau à trois pattes. Aujourd'hui, la gamme de styles et de coloris dépasse l'entendement. On assiste depuis quelques années à l'émergence du bardeau architectural, beaucoup plus cher, mais qui donne du style à la maison. Il en existe pour tous les goûts et tous les budgets, comme le stratifié multicouches créant un effet de profondeur sur la toiture, le bardeau à cinq pattes imitant l'ardoise ou le bardeau aux bords inégaux et aux bandes ombrées ressemblant aux revêtements de cèdre.

La tendance chez les manufacturiers est d'offrir des bardeaux résistant aux grands vents, comme le Weather-Tite, de BP. Ce produit peut affronter les pires tempêtes, avec une garantie contre les vents allant jusqu'à 175 km/h. «Les changements climatiques créent des conditions extrêmes. Quand on voit les grands vents soulever un train et le faire dérailler sur un pont ferroviaire du Saint-Laurent, imaginez ce qu'une couverture peut subir !» explique M. Landry. Ce type de bardeau pourrait devenir la norme.