Une toiture faite pour durer, sans infiltrations, repose, selon l'Association des maîtres couvreurs du Québec (AMCQ), sur quatre «lois»: un matériau de couvrement durable, une conception fine du produit pour qu'il puisse bien évacuer les eaux et résister à l'arrachement, un installateur consciencieux, puis un bon entretien.

Une toiture faite pour durer, sans infiltrations, repose, selon l'Association des maîtres couvreurs du Québec (AMCQ), sur quatre «lois»: un matériau de couvrement durable, une conception fine du produit pour qu'il puisse bien évacuer les eaux et résister à l'arrachement, un installateur consciencieux, puis un bon entretien.

 On peut bien réunir les trois premières conditions sans égard au fait qu'une branche d'arbre ait pu s'abattre sur le toit durant une tempête et l'abîmer sans qu'on s'en soit rendu compte, la toiture n'en mènera pas large.

 «C'est pourquoi il faut monter voir à l'occasion. Sur un toit plat, on peut découvrir que le puisard (drain) est bouché par les feuilles mortes et autres débris au risque d'une montée des eaux pluviales ou de fonte au-dessus des solins. Dans ce cas, il faut se hâter d'y remédier», déclare au Soleil l'architecte et directeur technique de l'AMCQ, Guy Lalonde.

 Ce dernier prenait la parole, cette semaine au Centre des congrès de Québec, à l'occasion du Salon Contech qui est une «vitrine annuelle, mais réservée à l'industrie, des tendances, produits et services du dernier cri en matière de construction».

 Du coup, M. Lalonde a soutenu le bien-fondé de l'adhésion au principe du développement durable, même en matière de toiture.

 «Un couvrement de toiture bien installé et entretenu dure longtemps. C'est déjà ça de pris. S'il est en bardeau de bois, son espérance de vie utile est grande, tandis que le matériau est sain et renouvelable. S'il est en cuivre, en fer blanc ou en ardoise, le matériau est très endurant et récyclable lorsque fatigué», reprend le directeur technique, résumant de la sorte son interprétation d'une toiture «écolo».

 Si le bois dont la toiture est faite est récolté dans une forêt administrée écologiquement, c'est encore mieux. Si, par ailleurs, la toiture garde la maison au frais pendant les grosses chaleurs d'été ou provenant des grands espaces asphaltés de certains îlots urbains, ou si elle «gère» les eaux de pluie parce qu'elle est végétalisée, on est plus proche encore de l'idéal écologique.

 Néanmoins, l'architecte ne regarde pas de haut le revêtement en bitume modifié (pellicule élastomère) aussi bien que le bardeau d'asphalte pourvu d'une bonne masse bitumineuse et qui retient bien ses granules de céramique. Granules qui sont spécialement destinées à protéger le feutre organique saturé d'asphalte, par exemple, contre les rayons ultraviolets qui, autrement, en rompraient progressivement les liens constitutifs.

 Sans être particulièrement au diapason du développement durable, ces matériaux sont honnêtes et fiables. Encore qu'ils puissent être, un jour, récupérables. En effet, ils pourraient être broyés et intégrés dans des recettes de bitume routier. Des chercheurs y travaillent, croit M. Lalonde.

 Garantie

 L'architecte plaide, enfin, le système rigoureux de qualification des couvreurs membres de l'AMCQ ,eu égard à leur solvabilité, à leur honnêteté et à leur savoir-faire. De plus, pour des produits et matériaux de couverture qu'elle a étudiés et éprouvés, l'Association propose un programme de garantie de 10 ans pour les immeubles commerciaux, institutionnels, en copropriétés et les maisons privées. Ce, pour 3,5 % du coût des travaux.

 Sur les chantiers de gros immeubles, les entrepreneurs ont un surveillant de l'AMCQ sur les talons. Pour les maisons, une inspection visuelle et tactile rigoureuse a lieu une fois l'ouvrage achevé. Durant la durée de la garantie, deux inspections ont lieu.

 Des corrections, le cas échéant, seront faites cependant que le propriétaire de la maison est rappelé respectueusement à l'ordre s'il est clair qu'il ne se préoccupe ni du puisard, ni des débris potentiellement dommageables qui jonchent la toiture. De même, si ses gouttières sont pleines. Car les eaux de débordement peuvent s'introduire sous le revêtement, geler et le fasse bomber.

 «Le fait que des revêtements ne sont pas admissibles aux fins de la garantie n'infère absolument pas qu'il sont mauvais. Au contraire. L'AMCQ ne les ayant pas étudiés, elle préfère ne pas en assumer le risque. Les fabricants doivent, bien entendu, soumettre les leurs s'ils veulent qu'ils soient agréés», termine M. Lalonde.

 Renseignements : 1 888 973-2322 ou amcq.qc.ca

 

Photothèque Le Soleil

Application de bitume modifié ou pellicule elastomère à la flamme.