Vous voulez une pièce supplémentaire, profiter davantage de votre environnement tout en bénéficiant d'un apport de lumière non négligeable sous nos latitudes nordiques? Une pièce en somme où il ferait bon siroter son café au lait les dimanches matins et où vos hibiscus fleuriraient dès le début avril? Cette pièce existe. Elle s'appelle solarium ou verrière. C'est moins cher qu'un chalet et moins compliqué qu'un déménagement.

Vous voulez une pièce supplémentaire, profiter davantage de votre environnement tout en bénéficiant d'un apport de lumière non négligeable sous nos latitudes nordiques? Une pièce en somme où il ferait bon siroter son café au lait les dimanches matins et où vos hibiscus fleuriraient dès le début avril? Cette pièce existe. Elle s'appelle solarium ou verrière. C'est moins cher qu'un chalet et moins compliqué qu'un déménagement.

 >> Voyez des solariums et verrières en photos.

>> Lire aussi: Un solarium avec l'aide d'une main experte

 La réponse de Raymond Tremblay a été limpide quand La Presse lui a demandé pourquoi lui et sa conjointe avaient décidé de faire installer un solarium en prolongement de leur splendide maison de Mont-Saint-Hilaire. «C'est sûr qu'on n'a pas besoin de chalet avec ça. On va bientôt voir les chevreuils qui vont venir manger des pommes», a-t-il répondu. Le «manoir» du couple Tremblay s'intègre dans la montagne. Avec l'ajout de cette verrière à pignons, le couple peut profiter de cet environnement spectaculaire à longueur d'année.

 M. Tremblay et sa femme constituent en fait la clientèle de choix d'aujourd'hui qui, arrivée à la soixantaine, souhaite rester dans la même maison mais en améliorant davantage sa qualité de vie. «On savait qu'on ferait faire quelque chose au-dessus du garage un jour. On n'a même pas eu à faire de fondation, le plancher était déjà là.»

 Ou presque. Ils ont fait enlever le recouvrement au-dessus du garage avant de déposer un magnifique solarium choisi parmi les modèles de la compagnie Novasol, de Sainte Julie. Vitrage triple, puits d'aération, plancher de granit, intérieur en chêne. Plus un poêle à combustion lente et deux appareils Convectair. Ils n'ont pas lésiné sur la qualité. Pour le toit, le couple a opté pour une couverture isolante en polycarbonate, un matériau très utilisé en Europe, qui laisse passer la lumière sans aveugler. «C'est un plastique très dur et très léger à la fois. De l'extérieur, on dirait du verre. Ça a un effet argenté», explique Renée Belliveau, directrice des ventes chez Novasol, une compagnie qui fait des projets clés en main.

 Solarium quatre saisons

 Agrandir sa maison avec un solarium quatre saisons, ça signifie, le plus souvent, l'ouverture d'un mur de la maison (soit le retrait d'une porte-fenêtre ou d'une fenêtre déjà existante ou une nouvelle ouverture). C'est ce que n'a pas hésité à faire Bernard Lafargue, dans sa maison à Saint-Laurent. «Je voulais surtout faire entrer de la lumière», dit ce professeur à la faculté d'aménagement de l'Université de Montréal et paysagiste originaire du sud de la France. Il souffrait de l'obscurité qui régnait dans sa maison. Le sous-sol, précise-t-il, était morbide.

 Décision fut prise de remodeler le rez-de-chaussée. Et de rajouter une pièce sur le jardin où poussent des arbres magnifiques. On a ainsi abattu le mur extérieur de briques et installé la nouvelle pièce sur des pieux vissés. Le solarium est complètement ouvert sur le salon - sauf pour un petit muret qui sert en fait de balustrade devant l'escalier du sous-sol - et inonde de sa lumière la maison jusqu'à la façade avant.

L'intérieur du solarium est en pin de Colombie-Britannique. En hiver, le bois conserve la chaleur à l'intérieur d'une véranda. «C'est à peu près le même prix que le cèdre, selon Bernard Lafargue, mais plus chaleureux par sa texture et couleur.»

 On a utilisé ici un double vitrage avec une pellicule low-E et du gaz argon, précise Robert Deschamps, de Construction Sodero. C'est lui qui a réalisé les travaux. Les plans ont été dessinés par l'architecte Jean-Claude Boisvert.

 Toit vitré ou non?

 Le plus difficile, quand on envisage l'achat d'un solarium, c'est de choisir le type de toiture. Vitré ou non? Vitre réfléchissante ou non? Polycarbonate ou carrément bardeaux. Il y a plusieurs écoles, plusieurs offres différentes sur le marché. C'est pourquoi, il est fortement recommandé d'en faire l'essai avant. Robert Deschamps, lui, semble fixé. Il a déjà construit quelques solariums et affirme qu'un toit vitré n'est pas indispensable. «On n'a pas besoin d'un toit vitré, dit-il. Pendant l'hiver, le soleil est bas donc il pénètre dans la maison de toute façon et, l'été. le soleil est au plus haut et alors on cuit.»

 Cinq questions essentielles

 Un solarium quatre saisons - une véranda ou une verrière - c'est fait pour respirer, dans tous les sens du terme. Pas pour suffoquer ni pour geler. Voici cinq aspects essentiels à considérer avant de se lancer dans l'aventure. Comme il existe différentes combinaisons possibles, l'idéal serait de consulter des amis et des voisins qui possèdent déjà un solarium pour bien évaluer ses besoins.

 Orientation

 Un des premiers facteurs à considérer. Il n'est pas nécessaire d'orienter plein sud un solarium pour augmenter la luminosité. En revanche, dans une perspective d'efficacité énergétique, oui, c'est un facteur à prendre en compte. Quoi qu'il en soit, c'est souvent la disposition de la maison qui décide pour nous. Un solarium orienté au nord reçoit le moins de lumière solaire. Au sud : il risque d'être très chaud en été; à l'est, il y a une bonne lumière le matin et à l'ouest on y reçoit les rayons de l'après-midi.

 Vitrage (isolation)

 Il faut se doter de panneaux verticaux munis d'un double vitrage (voire d'un triple vitrage) teinté, rempli de gaz argon aux propriétés isolantes. Pour le toit, différentes options sont possibles dont celles-ci :

 > Un verre réfléchissant;

 > Du polycarbonate : un matériau translucide et léger qui reflète 98 % des rayons du soleil (importation d'Europe);

 > Un verre teinté avec stores manuels ou électriques;

 > Un toit plein, sans vitrage, avec un ou deux puits de lumière;

 > Ou encore des panneaux opaques insérés en lieu et place des vitrages.

 Selon le budget dont on dispose, il serait sage de faire installer au moins un système réfléchissant au toit. Sinon, il est impératif de mettre des stores électriques ou manuels (ou une toile en vinyle de type auvent). Ces stores devraient être prévus et pensés avant la construction du solarium.

 Ventilation

 À toute épreuve. Les fenêtres s'ouvrent grandes bien sûr, mais il faut aussi compter sur l'aide d'un ventilateur au plafond et de vasistas (évents) ou d'une ouverture sur le toit (un panneau de lanterneau) pour permettre une circulation d'air véritable sans quoi, on risque quand même le coup de chaleur

 Chauffage

 Si le solarium est destiné à devenir une pièce de vie, un chauffage est indispensable. Or, un solarium subit de grandes variations de température. Il faut donc prévoir un thermostat distinct du reste de la maison. L'option du plancher chauffant en hiver est à considérer.

 Permis

 La plupart des municipalités n'obligent pas la construction de fondations avant l'ajout du solarium. En revanche, certaines villes sont plus sévères que d'autres et exigeraient des fondations continues, plutôt que la méthode des pilotis (pieux vissés). Mieux vaut se renseigner avant d'agir. La question esthétique pourra aussi faire l'objet de discussions avec la municipalité (ou l'arrondissement), d'autant plus s'il s'agit d'une construction sur mesure.

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Une lecture intéressante : Solariums et jardins d'hiver, de David Wilson aux Éditions de l'Homme.

 

Photo Robert Mailloux, La Presse

Ce solarium en pin de Colombie-Britannique dessiné par l'architecte Jean-Claude Boisvert sert de pièce de transition sur le jardin.