Un entrepreneur accepte de refaire votre salle de bain de façon écologique? Bravo! Mais ce sera à vous de lui dire comment faire.

«Vous devez prendre la responsabilité écologique du chantier, pose d'emblée Emmanuel Cosgrove, directeur d'Écohabitation. Ça prend un devis clair, un contrat écrit dans lequel sont détaillés tous les aspects écologiques qui vous importent: tel robinet certifié WaterSense, tel bois, tel luminaire, tel peinture... Tout entrepreneur professionnel saura mettre en oeuvre des demandes précises et faire un prix. Faites vos devoirs AVANT de passer la commande. Il n'y a rien de pire qu'un client qui change d'idée à la dernière minute!»

«Un geste à la fois, conseille de son côté Normand Roy, brandissant la devise d'Équiterre, chez qui il est chargé de projet pour la Maison du développement durable. N'essayez pas de faire une salle de bain parfaite dans la complexité actuelle des choses. Si deux ou trois choix apportent nettement une plus-value environnementale, vous êtes écoresponsable.»

Une seconde voie, plus onéreuse, consiste à engager un architecte écologique et lui faire justifier ses choix. «Ils sont rares, alors leur agenda déborde un an à l'avance», fait remarquer Pascal Morel, directeur d'Archibio.

Pour s'outiller

Une façon efficace d'acquérir les notions pratico-pratiques consiste à suivre une formation, par exemple une journée avec Écohabitation, sur la rénovation verte ou sur la finition écologique. Pour le choix des matériaux, les critères de sélection suivants aident à exercer son jugement.

1. Quelle est l'énergie grise (ou énergie intrinsèque) du matériau, soit toute l'énergie dépensée pour la quête des matières premières, la fabrication, le transport et l'installation? Les produits régionaux sont préférables. On privilégie ensuite le transport par bateau, suivi du transport par train et, de loin, le transport routier. Ces infos ne sont pas sur l'étiquette. On les demande au marchand (ou on écrit à La Ruche, voir les ressources).

2. La matière première est-elle prélevée en tenant compte du renouvellement de la ressource (comme le bois) ou de l'utilisation efficace d'une ressource finie (marbre)?

3. La durée de vie. Elle dépend beaucoup de la pose du matériau et de son utilisation: «le bon matériau pour chaque utilisation», lit-on dans Les pages vertes Écohabitation.

4. La toxicité, surtout pour les produits de finition intérieure. Quelle est la teneur en COV (composés organiques volatiles) des peintures, teintures, adhésifs ou calfeutrants? Les moquettes ou textiles ont-ils été traités avec des produits ignifuges ou insecticides? Si ces informations ne sont pas sur l'étiquette, elles se trouveront sur la fiche signalétique du produit (site web du fabricant; sinon: lui écrire). Sur internet, le Simdut répertorie 3282 substances toxiques.

5. Cherchez les logos de certification (voir l'article sur les logos).

6. Vérifiez la présence de contenu recyclé ou si le produit est recyclable en fin de vie.

Sites utiles:

www.ecohabitation.com

www.equiterre.org

www.archibio.qc.ca