Près des deux tiers des Québécois aiment rénover et ils s'attaquent en premier lieu à l'enveloppe extérieure de leur logement. L'architecte John Diodati, qui travaille depuis 20 ans en rénovation domiciliaire, constate que les propriétaires mettent l'accent sur les fenêtres, la maçonnerie, la couverture et les boiseries avant toute autre intervention.

«C'est la priorité. L'enveloppe du bâtiment doit être étanche. Cela représente des dépenses assez importantes. Mais si elles sont bien faites, elles durent longtemps.»

Les répondants au sondage CROP-La Presse affirment en majorité avoir respecté le budget qu'ils s'étaient fixé. Mais selon l'architecte, les gens manquent parfois de réalisme. «Bien des gens oublient la probabilité d'imprévus, surtout dans le cas des maisons existantes, ce qui est fréquemment le cas», affirme celui qui est spécialisé en conservation du patrimoine auprès du bureau d'architectes Fournier, Gersovitz, Moss et associés.

La grande majorité des propriétaires ont l'intention d'opter pour des solutions écologiques. Mais la méfiance est encore au rendez-vous à cause des coûts. «Les gens ont besoin que le produit ait fait ses preuves avant de l'acheter.»

Dans l'année qui vient, les travaux envisagés par la majorité des propriétaires toucheront aussi beaucoup la salle de bains, suivie par la cuisine et le sous-sol. «Les coûts dans les salles de bains représentent une partie substantielle des rénovations. Les gens défoncent les murs pour rendre cette pièce plus grande. Ce qui cause une majoration des coûts.»

Tout comme dans les cuisines, les gens sont aussi de plus en plus conscients de l'importance de l'éclairage. Ils veulent mieux éclairer les surfaces et les plans de travail et aussi mettre en valeur les rénovations effectuées.

L'agrandissement d'une chambre vient en cinquième place dans les choix. On peut présumer que le walk-in est au centre des travaux. Mais il perd du terrain apparemment au profit des placards intégrés. «Le walk-in n'est pas forcément une façon de ranger efficacement, de dire M. Diodati. Un bon système de rangement fait que nous avons accès à tous les espaces, avec des garde-robes dont les portes s'ouvrent au complet.»

Et les femmes?

Depuis 30 ans, le bricoleur et animateur Jon Eakes a vu l'évolution des mentalités. Selon lui, des femmes ont toujours bricolé, mais ne le disaient pas en public! Aussi, ce sont elles, d'après lui, qui souvent incitaient leur mari à s'y mettre. «Elles dirigeaient et ils s'exécutaient. Mais c'est vrai qu'il y en a plus aujourd'hui, admet-il. Depuis 10 ans surtout, grâce aux émissions sur la rénovation», souligne celui qui anime une émission à CJAD (800 AM) le samedi à 9h.

Jon Eakes explique qu'un autre phénomène a contribué à l'augmentation du nombre de femmes en rénovation: la transformation des outils. «Les batteries sont maintenant toutes petites, mais très puissantes. Ce qui fait qu'aujourd'hui, les appareils comme les perceuses à 12 volts ont la même force, mais avec la moitié du poids», a-t-il indiqué.

Beaucoup des matériaux sont plus faciles à manipuler, plus compacts, plus ergonomiques. Plus besoin d'être «une grosse brute» pour se servir des outils, dit-il. Il donne l'exemple des monte-charge qui se louent quelque 25$ pour soulever les panneaux de gypse à l'horizontale. Les sites web sont aussi une mine d'information pour l'installation des appareils, comme les sites des compagnies sur lesquels apparaissent des dessins avec les numéros de modèles.