L'avis d'un enfant ou d'un adolescent doit-il se limiter uniquement à la couleur des murs de sa chambre? En règle générale, c'est souvent la seule chose qu'on leur permet quand vient l'heure des choix à l'occasion d'un déménagement ou d'une rénovation. Les mentalités sont-elles en train de changer pour impliquer davantage les jeunes dans les décisions? Oui et non.

Selon la designer Catherine Tremblay, de Tremblay-Lespérance Architecture, on surestime parfois le niveau de maturité des enfants en leur permettant de décider dans des dossiers trop complexes. Mme Tremblay est d'avis que les jeunes ont leur mot à dire sur la décoration de leur chambre. C'est tout. Il faut les tenir loin des grandes décisions, estime-t-elle. «Je crois que le bien-être des enfants et de la famille doit être au coeur de la décision, mais il ne faut pas exagérer leur capacité d'analyse, indique la designer. Les consulter sur la couleur qu'aura le mur de leur chambre, voilà une décision à leur niveau .»

Certains parents choisissent, eux, d'aller plus loin. Ils demandent aux enfants leurs préférences et se disent prêts à envisager des compromis, même sur des points plus majeurs dans tout ce qui touche l'aménagement de la maison. C'est le cas de Francis Beaujault, père de famille recomposée dans le quartier Rosemont. «Je pense qu'il n'y a aucune limite dans l'implication que peuvent avoir les enfants dans les choix et les recommandations vis-à-vis des produits, du design, des formes, des couleurs ou même des choix de matériaux», commente ce père à l'esprit très ouvert.

Faut-il confiner les enfants et les adolescents au second rôle en matière de déco? Il est vrai que papa et maman doivent avoir le dernier mot, car après tout... ce sont eux qui payent! Mais les jeunes d'aujourd'hui voyagent plus, ont accès à une foule d'informations sur de multiples plateformes. Devrait-on se priver de leurs réflexions?

Quoi qu'il en soit, la déco est une chose, le choix d'un quartier en est une autre. Les paramètres de décisions sont trop nombreux et complexes. Et ce, d'ajouter Catherine Tremblay, même quand des critères touchent de près la famille, tels l'emplacement des écoles, la proximité du travail, la sécurité du quartier et l'existence de structures sportives et communautaires à proximité. Les enfants, selon elle, ou les adolescents, ne peuvent pas être juges d'enjeux pareils.

Francis Beaujault est d'accord: les jeunes ne doivent tout de même pas être associés à des questions qui les dépassent. L'enfant, croit-il,  ne peut, et ne doit pas être impliqué dans des décisions d'envergure qui dépassent son implication comme le choix de l'emplacement de la maison, le choix du quartier, un toit en goudron ou un toit vert». Par contre, il est primordial, selon lui, que les enfants se sentent partie prenante des choix concernant la maison. «C'est leur lieu de vie autant que celui des parents et il faut qu'ils se sentent impliqués dans le processus décisionnel pour se sentir chez eux et apprivoiser leur environnement.»

LE CONSEIL DE CATHERINE

> Je crois que le bien-être des enfants et de la famille doit être au coeur de la décision, mais il ne faut pas exagérer leur capacité d'analyse.

LE CONSEIL DE FRANCIS

> L'enfant peut apporter son avis sur des éléments communs à tout le monde comme la couleur des planchers ou les formes de la cuisine. Mais il ne doit pas avoir le choix des décisions d'envergure.

Mon Toit vous livre chaque semaine des réflexions sur l'habitation et la rénovation. Cette nouvelle chronique veut aussi refléter vos expériences, vos bons coups et, parfois, vos mauvais choix! Au plaisir de vivre avec vous votre samedi cocooning...

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