Mais juste pour le terrain, ça en valait le coup. Le propriétaire de cette petite maison tout à fait séduisante n'a donc pas hésité longtemps et a fait le grand saut : quitter la ville et faire son nid sur la colline.

Mais juste pour le terrain, ça en valait le coup. Le propriétaire de cette petite maison tout à fait séduisante n'a donc pas hésité longtemps et a fait le grand saut : quitter la ville et faire son nid sur la colline.

Dès qu'on y met le pied, on se sent enveloppé. Dans cette ancienne école de rang tout de bois vêtu, le temps semble s'arrêter et on a envie de s'y blottir. Mais il en aura fallu de l'huile de bras pour arriver à ce résultat, car ce qui est aujourd'hui un havre de paix ressemblait plutôt à une vieille bicoque abandonnée, étouffée par un amas de vinaigriers ! Secondé par son ami ébéniste, le proprio a mis la main à la pâte et ensemble ils ont fait les rénos, de A à Z.

Ils ont littéralement tout arraché, à l'extérieur comme à l'intérieur, pour ne conserver que la base. Ainsi mise à nu, la petite école de 24" X 28" a été entièrement habillée de bois, souhait cher du propriétaire. «Je voulais une maison conviviale où le bois dominerait», confie-t-il. Peu importe les dictats de la déco, du bois il en voulait tout partout. Et l'effet est remarquable. Le pin envahit l'espace et se mêle à la lumière projetée des 10 fenêtres à crémaillères, toutes fidèlement reconstituées. À l'origine, l'institutrice vivait au rez-de-chaussée, où se côtoyaient la classe, la cuisinette et la chambre. Aujourd'hui, on n'y sent aucunement coincé, vu l'aire ouverte qui a été créée, car compte tenu de l'espace exigu, il n'était pas question de faire des pièces fermées. "Un loft à la campagne" comme se plaît à souligner l'occupant.



Dans la salle à manger, où les amis y sont convivialement reçus, une magnifique bibliothèque munie d'une échelle grimpe jusqu'à la mezzanine. Elle abrite la précieuse collection de livres de cuisine chère à ce cuisinier, propriétaire d'un restaurant. Il va sans dire que sa pièce chouchou, c'est celle où l'on fait la popote. Construite avec presque rien, l'inspiration vient tout de même d'une maison cossue appartenant à des millionnaires qu'il avait auparavant visités dans le Maine ! Ce qui avait alors retenu son attention, c'était l'effet rustique qu'apportait la multitude de paniers garnissant les tablettes et les armoires ouvertes où absolument tout y était visible. Un côté européen qu'il a tout de go adopté pour la sienne. Même effet à moindre budget.

Construction 101

La chambre quant à elle se blottit dans les combles. C'est le lit encastré, d'inspiration norvégienne, qui attire l'attention. L'idée d'y avoir intégrés des tiroirs est une astuce nécessaire lorsque les racoins pour le rangement ne sont pas légion. L'espace doit être optimisé et bien pensé, mission accomplie ici. Le proprio avoue que sans son ami ébéniste, il n'en aurait pas été ainsi et jamais il ne se serait embarqué dans cette aventure. Il avoue par ailleurs que ça lui a permis de suivre son cours de «construction 101«, chose qu'il n'aurait jamais imaginée ! Et que dire de la patience... «Ç'a été un vrai travail de moine», avoue-t-il. Il explique qu'une maison comme la sienne a des courbatures attribuables à son âge, ce qui nécessite une attention particulière lorsque vient le temps de fixer les matériaux. Impossible de travailler à l'équerre, il faut y aller à l'oeil. Sans parler des planches au sol qui comptent plus de 2000 goujons retaillés un par un pour cacher les vis ! Oui, un vrai travail de moine.



La satisfaction se lit sur son visage lorsqu'il parle de son projet, à peine achevé. Il ne regrette absolument pas le choix qu'il a fait il y a quatre ans. En s'installant à Sainte-Agathe de Lotbinière, il a choisi l'intimité et a retrouvé un peu de ses racines. L'odeur de la terre n'est pas sans lui rappeler ses étés dans le Poitou lorsqu'il était gamin. Et puis l'hiver, celle-là même qui l'a amené au Québec il y a 14 ans, est bien plus beau à la campagne, selon lui. Ça vaut bien les 45 minutes de route...