Beaucoup de clients ont affiché le désir de construire, eux aussi, en diminuant les impacts sur l'environnement. Mais il existe encore davantage de rêveurs que de gens qui passent à l'action.

Beaucoup de clients ont affiché le désir de construire, eux aussi, en diminuant les impacts sur l'environnement. Mais il existe encore davantage de rêveurs que de gens qui passent à l'action.

Au magasin Éco-Réno de l'avenue Papineau, à Montréal, on a constaté une hausse de l'achalandage dans les semaines et les mois suivant la diffusion des Artisans. «Des visiteurs de partout au Québec sont venus nous voir», affirme Julie Désormeaux, gérante du magasin. Par contre, le prix des antiquités architecturales, comme les baignoires en fonte, en a découragé plus d'un.

«Les Artisans devaient respecter un maigre budget de 15 000$ pour l'achat de matériaux, donnant l'illusion qu'on pouvait facilement rénover ou construire écologiquement à faible coût. Or, ce n'est pas nécessairement le cas. Beaucoup de clients ont déchanté quand ils ont vu nos vieilles portes en bois massif à 500$», raconte-t-elle.

N'empêche que sans convertir nécessairement tous les Québécois aux vertus de la construction 100% récup, la série télé a atteint son objectif: nous sensibiliser à la question du gaspillage des ressources. «On remarque que de plus en plus de gens nous apportent des matériaux. Ils prennent conscience de la problématique du gaspillage, mais peu de gens, semble-t-il, ont entrepris des rénovations écologiques», constate Laurent Bordelais, gérant de l'Écocentre d'Eadie, situé dans le sud-ouest de Montréal.

Pour les centres de tri, écocentres ou ressourceries, le principal problème n'est donc plus la collecte de matériaux, mais la vente. Il ne suffit pas de détourner les matériaux des lieux d'enfouissement pour être écologiste, mais il faut leur trouver une nouvelle utilité. «Beaucoup de gens croient à tort que la récupération, c'est pour les pauvres et les écolos. On achète du neuf et on se débarrasse du vieux en se donnant bonne conscience. Mais c'est une façon de pelleter le problème à d'autres personnes», explique Jacqueline Monfourny, directrice générale du Réseau des ressourceries du Québec.

Le réemploi des matériaux n'est pas encore entré dans les moeurs. «Il faut essayer de développer un réflexe chez les consommateurs afin qu'ils magasinent d'abord dans l'usagé, pour voir si le produit existe, plutôt qu'acheter immédiatement du neuf», dit M me Monfourny. Un changement des mentalités qui ne se fera pas du jour au lendemain.

Qui sont les Citadins?

Nadia Bini, 30 ans

Lieu de résidence: Montréal

Vincent Vandenbrouck, 30 ans

Lieu de résidence: Paris

May Porthé, 25 ans

Lieu de résidence: Clichy, banlieue parisienne

Jean-Pierre Lavoie, 41 ans

Lieu de résidence: Montréal

Alejandro Montero, 33 ans

Lieu de résidence: Québec