«Dans ce cas, il faut un travailleur pour tenir le bardeau puis un autre pour clouer», constate Richard Clément de Taïga Produits forestiers.

«Dans ce cas, il faut un travailleur pour tenir le bardeau puis un autre pour clouer», constate Richard Clément de Taïga Produits forestiers.

Mais lorsqu'on remplace le revêtement de bardeau corné, retroussé, craquelé ou arraché de son bungalow, le problème ne se pose pas avec autant d'acuité. Un travailleur peut, en principe, s'en tirer seul.

Du coup, l'apparence du bardeau n'a pas, sur un bungalow, la même importance que sur un toit pentu. Il n'est pas aussi visible. On le voudra d'ordinaire de qualité, bien intégré au bâtiment, joli, mais sans prétention architecturale expresse.

Quant à la couleur, on se gardera de la prendre noire. Car il est de commune renommée que les attaques des rayons UV y sont virulents et défont vite les liens structurels du bardeau. Raccourcissant, du coup, ses jours.

S'attacher

«Mais, comme nous sommes à l'époque du do it yourself, dit Jérôme Bois, conseiller en revêtement de toit et en plomberie chez Canac-Marquis Grenier, il y a des gens qui le posent par eux-mêmes.» Avec succès, généralement. Ce, après avoir obtenu le mode d'emploi auprès de leur marchand de matériaux. Y compris pour la pose à la rencontre des noues et des solins.

Quand on est, de la sorte, son propre entrepreneur et qu'on en assume par avance les risques, on amorce le travail derrière la maison, soit là où le toit est le moins visible. Cela, pour se faire la main. En n'oubliant cependant pas de mettre une membrane d'étanchéité d'au moins 90 cm de largeur au bas des pentes et sous les bardeaux.

«On ne s'aventure pas sur un toit pour une pareille tâche que si on est bien attaché», insiste M. Bois. On le fait, du reste, suivant les règles de l'art et avec des équipements certifiés qu'on trouve, par exemple, chez Latulippe, rue Saint-Vallier.

Si on confie le fardeau à un entrepreneur, il se pourrait qu'il préfère que le bardeau usé soit arraché afin qu'il puisse entreprendre les travaux sur-le-champ. Pour se faciliter la tâche, on trouve normalement chez son quincaillier une pelle dentelée et à pattes (qui servent de levier) à prix modique qui permet de les ôter assez facilement.

Un bon support

D'un autre côté, on n'entreprend la mise en place du revêtement que si le toit ne présente pas de défaut de structure: un bris de chevron, par exemple, aura créé un affaissement local du support de couverture (contreplaqué). Il faudra réparer ça. Puis, des infiltrations auront pu faire le faire onduler. On se hâtera de remplacer la partie abîmée.

Le détail du bardeau victorien. Du granulat foncé crée une ombre qui précise l'effet de tuile.

De plus, il faut que l'entretoit soit bien ventilé de sorte qu'il ne soit pas un foyer d'humidité et de condensation. Autrement, il sera de nature à faire pourrir le contreplaqué. Rona le confirme: «une mauvaise aération des combles» provoque la déformation du support de couverture.

Enfin, il faut savoir que lorsque le bardeau, du fait de son âge avancé, corne ou bombe, il faut le remplacer. Car il donnera prise au vent et à l'infiltration d'eau sous l'action de celui-ci. Si la pente du toit est faible, l'eau en mouvement de chute lent pourrait remonter sous les bardeaux par capillarité.

Par ailleurs, comme l'indique le fabricant de bardeau d'asphalte BP (Emco) dans son site Internet toits-de-reve.com, quand les bardeaux vieillissent, ils durcissent et libèrent les granules de protection. «Les zones dénudées sont souvent accompagnées de fines craquelures à la surface et l'accumulation de granules dans les gouttières.»

Pour le rendement optimal du bardeau, il est essentiel que le support soit propre, sec, plat, lisse et bien cloué. Si les bardeaux sont posés sur un support incorrect, la garantie du fabricant sera sans effet.

Des bardeaux de qualité qui s'accordent à un toit bien constitué concourent à la longévité de l'ensemble.

«Les bardeaux haut de gamme, dotés d'armatures ultrarobustes en feutre ou en fibre de verre et enrobés de couches plus épaisses d'asphalte et de granules prolongent la vie utile de la couverture et sont, par conséquent, assortis de garanties plus longues», résume BP.