C'est à Brigitte Poupart que l'on doit la plus grande expertise de mise en scène des spectacles pop-rock de la dernière décennie. Elle a guidé Patrick Watson, Florence K, Yann Perreau, Louis-Jean Cormier et Valaire dans leur façon de se mouvoir derrière leur micro et de s'adresser au public.

«Il y avait un besoin criant», dit-elle.

Pendant cinq ans, elle a assumé la direction artistique du Festival international de la chanson de Granby, où elle a aidé à faire éclore Safia Nolin, Soeurs Boulay et Lisa LeBlanc. De 2011 à 2015, elle a signé la mise en scène du gala de l'ADISQ.

«J'ai fait le Conservatoire comme actrice, mais cela ne me suffisait pas. J'avais un désir de création. Puis, de fil en aiguille, des amis musiciens m'ont demandé de les aider.»

Le premier spectacle de musique populaire pour lequel Brigitte Poupart a officiellement porté la casquette de metteure en scène est celui de Beast, il y a 10 ans.

Mouffe le faisait à l'époque pour des stars de la chanson québécoise. Mais Brigitte Poupart a davantage collaboré avec la scène québécoise dite «indie» ou «émergente».

Son rôle? «Être un oeil extérieur et un interlocuteur artistique, résume-t-elle. Décupler le plaisir de la musique.»

Avec les ventes de disques en net recul, le spectacle s'avère plus que jamais une valeur très importante pour les auteurs-compositeurs-interprètes.

«Prendre des risques»

«J'ai la préoccupation de briser le quatrième mur», dit Brigitte Poupart, qui a aussi travaillé à plusieurs reprises avec le chorégraphe Dave St-Pierre (What's NextUn peu de tendresse bordel de merde).

D'avoir sa propre compagnie, Transthéâtre, a permis à Brigitte Poupart de «prendre des risques». En 1999, elle a présenté W.C. à l'Espace Go. «Il y avait juste des femmes sur scène», souligne-t-elle.

«Très tôt dans mes spectacles, il y a eu des vidéos», souligne l'artiste, aussi fascinée par la réalité virtuelle. Pour Cérémonials, pièce sur la perte des rituels religieux présentée en 2004 à Espace Go, «il y avait de multiples écrans qui roulaient en même temps».

Brigitte Poupart est à la fois derrière des spectacles avant-gardistes et des galas grand public comme celui de l'ADISQ. 

«Louis-José Houde et moi, on formait tout un duo, lance-t-elle. J'ai dû arrêter il y a deux ans pour me consacrer à mes projets...»

Notamment une résidence de six mois à New York pour l'écriture d'un film, et la mise en scène du spectacle Luzia du Cirque du Soleil.

Une touche-à-tout, cette Brigitte Poupart, donc. Avec le recul, il n'est pas étonnant que son meilleur souvenir du Conservatoire, ce soit les «ateliers libres». «C'est là que j'ai commencé à avoir du plaisir.»

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

Le premier spectacle de musique populaire pour lequel Brigitte Poupart a officiellement porté la casquette de metteure en scène est celui de Beast, il y a 10 ans.