Le réalisateur polonais Andrzej Wajda, bientôt âgé de 82 ans, a annoncé lundi avoir obtenu le feu vert de son médecin cardiologue pour aller à Los Angeles pour la cérémonie des Oscars de dimanche où son dernier film Katyn est en nomination.

«À mon âge, les émotions ne jouent plus beaucoup. Mais j'ai quand même consulté récemment mon médecin cardiologue. Il m'a dit : ton coeur va bien, tu peux y aller», a déclaré à la presse le réalisateur à la veille de son départ pour les États-Unis.

Son dernier film est nominé aux Oscar dans la catégorie du meilleur film étranger et rivalisera avec Les faussaires de l'Autrichien Stefan Ruzowitzki, Beaufort de l'Israélien Joseph Cedar, Mongol du kazakh Sergueï Bodrov et 12 du Russe Nikita Mikhalkov.

Katyn est le quatrième film de Wajda en nomination aux Oscars, après La Terre de la grande promesse, Les demoiselles de Wilko et L'homme de fer.

Wajda a reçu en 2000 un Oscar pour l'ensemble de son oeuvre, mais jamais pour un film.

«Un Oscar pour Katyn, ce serait un beau cadeau d'anniversaire pour mes 82 ans le 6 mars», a déclaré le cinéaste qui s'est dit heureux du succès de la première mondiale de film vendredi, à la 58e Berlinale où il a été montré hors compétition en présence de la chancelière allemande Angela Merkel.

En Pologne, le film a été vu par 3 millions de spectateurs. Après Berlin, il sera montré à Moscou le 17 mars.

«J'ai tout fait pour que le film soit montré à nos amis russes. Ce film démasque une vérité, une vérité douloureuse. Il est très important que cette vérité telle que nous la voyons, soit montrée à Moscou», a souligné Andrzej Wajda.

Katyn est sorti en Pologne le 17 septembre 2007, jour anniversaire de l'entrée de l'Armée rouge dans l'est de la Pologne (1939), en vertu du pacte germano-soviétique, dix-sept jours après l'invasion de la Pologne par l'Allemagne.

Le film traite d'un sujet longtemps proscrit, le massacre de Katyn fut longtemps nié par les Soviétiques et mis jusqu'à l'effondrement de l'URSS sur le dos du régime hitlérien. Il aura fallu attendre 1990 et le président Mikhaïl Gorbatchev pour que Moscou reconnaisse la responsabilité de Joseph Staline et de sa police politique NKVD.