Révélé par Across the Universe, Jim Sturgess fait aujourd'hui sensation à Hollywood. Dans 21, un film qui a pour cadre le monde du jeu, le jeune acteur britannique poursuit son ascension en donnant cette fois la réplique à Kevin Spacey, Kate Bosworth et Laurence Fishburne.

Dans le milieu du cinéma hollywoodien, la présence de Jim Sturgess dans l'empire des futures stars ne fait plus aucun doute. «Ce jeune acteur crève complètement l'écran, commente Kevin Spacey. Même si l'enregistrement vidéo qu'il nous a fait parvenir en guise d'audition n'était pas de bonne qualité, la personnalité d'acteur de Jim a fait en sorte que nous ne pouvions faire autrement que de nous concentrer sur lui.»

Révélé il y a quelques mois grâce à Across the Universe, le film de Julie Taymor dans lequel il était le héros d'histoires inspirées par les chansons des Beatles, le jeune acteur poursuit aujourd'hui son ascension. Après avoir donné la réplique à Scarlett Johansson et Natalie Portman dans le drame historique The Other Boylen Girl, Jim Sturgess regagne les écrans dès la semaine prochaine dans 21, un drame dans lequel un étudiant du Massachusetts Institute of Technology (MIT) met à profit son expertise pour faire fortune dans les casinos.

«Je ne connaissais strictement rien de ce milieu, a commenté Sturgess la semaine dernière au cours d'une rencontre de presse à Las Vegas. Comme j'avais tout à apprendre, je me suis évidemment laissé entraîner par la folie qui règne dans une ville comme Las Vegas. C'était très excitant mais au bout de quatre jours de ce train de vie, j'en avais déjà marre. Or, nous sommes restés là plus d'un mois!»

«Voilà ce qu'on appelle faire de la recherche!» lance de son côté Spacey. Qui, en plus d'incarner le prof de math qui entraînera ses meilleurs étudiants dans l'aventure, agit ici à titre de producteur.

Robert Luketic (Legally Blonde, Monster-in-Law), à qui a été confiée la réalisation, ne cache pas avoir beaucoup cherché avant de trouver son acteur principal. «J'ai dû rencontrer au moins une centaine d'acteurs sans ne jamais trouver celui qui pouvait rendre justice aux qualités bien particulières du personnage, explique-t-il. Il fallait en effet quelqu'un de charismatique, capable de sang-froid, et de qui émane quand même une innocence, une fraîcheur. Quand on m'a montré un extrait d'Across the Universe, j'ai su qu'il me fallait Jim.»

Un premier contact a alors été pris. Luketic a pu parler à Sturgess au téléphone alors que se déroulait le tournage de The Other Boylen Girl. «Quand j'ai entendu son accent britannique très prononcé, je n'ai pu faire autrement que de penser que tout était fini, a confié Luketic. Le héros de 21 étant un all american boy, je craignais qu'il y ait vraiment un grave problème sur le plan de l'accent. Aussi ai-je demandé à Jim de me faire parvenir un ruban d'audition.»

Sturgess s'est exécuté avec les moyens du bord, empruntant de l'équipement et assurant lui-même la réalisation de l'enregistrement vidéo. «Ce qu'il faisait était formidable mais bon sang que la réalisation était pauvre!» a commenté le cinéaste.

«C'est probablement la pire chose que j'ai jamais faite! a d'ailleurs confirmé le principal intéressé. J'ai été très surpris d'apprendre que Robert voulait quand même se déplacer à Londres pour me rencontrer!»

Beaucoup d'effervescence

Ayant essentiellement fait carrière à la télévision anglaise avant de passer au cinéma, Jim Sturgess a encore du mal à croire à toute l'effervescence qui l'entoure. Quand on lui fait remarquer sa très grande popularité auprès du public adolescent, chez qui il nourrit bien des fantasmes, l'acteur affiche un sourire gêné. «L'idée que je puisse provoquer ce genre de réactions me terrifie un peu, dit-il. Chez moi, je peux me promener dans un anonymat relatif. Mais depuis que je suis ici pour assurer la promotion de 21, je commence toutefois à remarquer les regards que me lancent certaines jeunes Américaines. Et ça n'a rien d'équivoque!»

«En plus de son charme fou, Jim est bien dans sa peau et il a les deux pieds bien ancrés sur terre, ajoute Kevin Spacey. Je ne crois pas me tromper en disant qu'il sera bientôt une immense star.»

Certains observateurs estiment que 21 pourrait peut-être lui permettre d'atteindre ce statut. Librement inspiré d'un récit publié il y a six ans par Ben Mezrich, ce drame relate le parcours d'un groupe d'étudiants du MIT qui, encouragés par un de leurs profs (Spacey), apprennent un système de calcul mathématique qui leur permet de faire fortune en jouant au black-jack dans les casinos. Leur but ultime: se rendre à Las Vegas. Bienvenue dans le monde du jeu, du glamour, de l'argent et du plaisir facile. Le slogan de la ville ne stipule-t-il pas que «tout ce qui se passe à Vegas reste à Vegas» ?

«Évidemment, chaque individu doit d'abord assumer la responsabilité de ses propres actions, fait remarquer Spacey quand la question de la promotion d'un certain mode de vie est évoqué. Il se trouve que depuis l'époque où nous avons acheté les droits de cette histoire, plein de films et d'émissions de télé ont fait écho à ce monde-là. Nous devions ainsi trouver le moyen de rendre Las Vegas attrayant à l'écran. Dans cette histoire, nous misons principalement sur les contrastes. Ce récit a par ailleurs aussi un sens moral.»

«Et puis, conclut le réalisateur Luketic, Las Vegas est la capitale du jeu. Il fallait évidemment lui rendre justice sur ce plan. C'est pourquoi 21 est avant tout un film de pur divertissement.»