Quelques jours après avoir célébré le 30e anniversaire de la pièce Broue, Michel Côté a ajouté une nouvelle distinction à sa longue liste d'honneurs, cette fois-ci en tant que coréalisateur et coscénariste.

Côté a reçu, jeudi, la bourse «Guichet d'or 2008» de Téléfilm Canada, en compagnie des deux autres artisans de Cruising Bar 2, qui a obtenu les recettes les plus élevées pour un film canadien de langue française en 2008, soit 3,5 millions $.

Le comédien québécois, tête d'affiche du film, a été récompensé conjointement avec Robert Ménard, coréalisateur et coscénariste, et Claire Wojas, coscénariste.

Ces trois complices se partageront 40 000 $, soit 20 000 $ pour la réalisation et 20 000 $ pour la scénarisation.

L'homme de scène a admis qu'il ne connaissait pas l'existence de ce prix il y a encore quelques jours. «L'année dernière, c'était la première année et je ne sais pas si j'étais en voyage ou en tournage, je n'avais même pas réalisé que ce prix existait, j'ai découvert ça cette semaine quand on m'a dit que Patrick Huard ne nous remettait pas son prix mais qu'il nous passait le flambeau», a-t-il dit, en entrevue à La Presse Canadienne.

Michel Côté a reçu le prix des mains de son collègue Patrick Huard, le récipiendaire de l'édition précédente avec les scénaristes Pierre Lamothe et Claude Lalonde pour le film Les 3 P'tits Cochons.

Le comédien a profité de l'occasion pour rappeler l'importance de l'humour au cinéma et dans la vie, un registre dans lequel il est difficile selon lui d'obtenir l'unanimité.

«J'aime rire, je ne peux pas concevoir ma vie sans un petit angle humoristique. Avoir un consensus, ce n'est pas évident. Souvent ce qui fait rire l'un ne fait pas rire l'autre. J'ai joué 2900 fois la même comédie (Broue). Je sais qu'un soir, pour une niaiserie, ça ne rit pas», a-t-il souligné.

Par ailleurs, le lauréat ne prévoit pas un Cruising Bar 3 dans ses projets. «Pas avant 20 ans, clame-t-il. Ca ne me tente pas de me faire maquiller en vieux, je vais attendre d'être vieux.»

La bourse du Guichet d'or est offerte sur la recommandation du groupe de travail francophone du Fonds du long métrage du Canada, composé de tous les représentants de l'industrie cinématographique.

Interrogé sur ses pronostics pour la prochaine édition de ce prix, Michel Côté a notamment cité Les Grandes Chaleurs, réalisé par Sophie Lorrain, avec Marie-Thérèse Fortin et De Père en Flic d'Émile Gaudreau et Diane Lauzon avec Louis-José Houde et Rémy Girard, parmi ses préférés.

Pour sa part, Patrick Huard s'est dit «content» que le prix reconnaisse le succès aux guichets de Cruising Bar 2 de son ami Michel Côté.

«J'ai fait plusieurs films avec lui. Il a été mon principal professeur d’acting», a rappelé Huard flanqué de plusieurs bonzes de l'industrie et d'artisans du cinéma, dans un établissement du Vieux-Port, où une scène du long métrage primé a été tournée.

Huard a aussi signalé que le public avait eu son mot à dire au sujet de ce film que plusieurs attendaient depuis longtemps avec impatience.

«Cruising Bar, c'est une vraie histoire d'amour avec le public, a-t-il dit. C'est le public qui a achalé et convaincu Michel afin qu'il donne suite au premier film», a-t-il précisé. Et on a vu le succès par la suite.

«Il est important que l'on fasse du cinéma de tout genre, y compris le cinéma populaire qui a ses lettres de noblesse. Il est important de garder le contact avec le public», a soutenu Huard qui verse aussi dans ce genre avec ses films.