Le cinéaste Jafar Panahi, arrêté le 1er mars à Téhéran, doit être «libéré immédiatement» afin d'être en mesure de participer en mai au Festival du film de Cannes où il est invité, a déclaré vendredi le ministère français des Affaires étrangères.

Lors d'un point-presse régulier, son porte-parole Bernard Valero a rappelé que Paris avait toujours condamné «l'arrestation et l'emprisonnement de l'un des représentants les plus éminents du cinéma iranien d'aujourd'hui».

«Nous appelons à sa libération immédiate, nous considérons qu'il doit être libre de ses mouvements et d'exercer son activité de création», a poursuivi le porte-parole, en réponse à une question sur son sort.

«Nous le disons avec d'autant plus de détermination qu'il est invité au Festival international du film de Cannes. Il y a toute sa place. Nous l'attendons à Cannes», a-t-il dit. 

Le festival se tient du 12 ou 23 mai. Le Quai d'Orsay a lancé cet appel, compte tenu du délai dont le cinéaste aurait besoin pour avoir les papiers nécessaires pour se rendre à Cannes.

Le ministère iranien de la Culture et de la Guidance l'a accusé d'avoir «préparé un film contre le régime portant sur les événements post-électoraux», référence aux manifestations ayant suivi la réélection contestée du président Mahmoud Ahmadinejad en juin 2009.

Jafar Panahi, 49 ans, qui soutient ouvertement l'opposition, est l'un des cinéastes de la «nouvelle vague» iranienne.

Il a notamment reçu le Lion d'or à la Mostra de Venise en 2000 pour Le cercle et l'Ours d'argent à la Berlinale en 2006 pour Hors-jeu. Il a été primé deux fois à Cannes (Le ballon blanc, Prix de la Caméra d'or 1995 et l'Or pourpre, Prix du Jury-Un Certain Regard en 2000).

En février, les autorités l'avaient empêché de quitter le pays pour participer au Festival de Berlin.