Au cinéma, la récession semble mener à l'innovation. Le Festival du film de Venise s'amorcera mercredi avec, à sa programmation, une bonne liste de films ayant un fort potentiel commercial, du Black Swan de Darren Aronofsky au très attendu Somewhere de Sofia Coppola, en passant par la deuxième réalisation de Ben Affleck, The Town.

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Le réalisateur du Festival, Marco Mueller, croit toutefois que le ralentissement économique a forcé les réalisateurs, même les plus gros noms, à trouver des façons moins coûteuses de produire leurs films, laissant beaucoup de place à l'innovation et aux films à budgets dits «moyens».

Le réalisateur italien oscarisé Giuseppe Tornatore, limité après son film à gros budget de l'an dernier Baaria, s'est tourné vers le documentaire, cette, année, avec un film sur le cinéaste italien Goffredo Lombardo, qui sera présenté hors compétition.

Vincent Gallo sera à Venise à la fois en tant qu'acteur, dans Essential Killing de Jerzy Skolimowski, et en tant que réalisateur de deux films, dont Promises Written in the Water, qui luttera pour le Lion d'or.

Le film raconte l'histoire d'un homme - assassin professionnel - et d'une femme qui doivent faire face à une maladie incurable. Il a été tourné sans préparation ni scénario traditionnel.

Le réalisateur américain Monte Helmann, dont l'influence a été plus grande que son succès populaire, présentera en compétition son film Road to Nowhere. Il s'agit d'un thriller romantique à petit budget sur un cinéaste impliqué dans un complot criminel.

Considéré comme un festival presque aussi prestigieux que Cannes, la Mostra de Venise a souffert depuis le ralentissement économique de 2008, plusieurs producteurs hollywoodiens ayant opté pour l'option moins coûteuse de présenter leurs films au Festival de Toronto, qui se déroule durant la même période.

Marco Mueller continue malgré tout d'insister pour que son festival accepte principalement des premières mondiales - il y en aura 79 cette année - et croit que son événement demeure attrayant. Selon lui, Venise permet de révéler les qualités esthétiques d'un film, tandis que Toronto en révèle la valeur sur le marché.