Une requête royale aurait retardé la création du film The King's Speech (Le discours du roi) pendant des décennies.

Tom Hooper, le réalisateur du long métrage qui prendra l'affiche vendredi dans certaines villes canadiennes, dont Montréal, affirme que le scénariste David Seidler songeait depuis longtemps à écrire l'histoire du roi bègue George VI (Colin Firth) et de l'orthophoniste (Geoffrey Rush) qui l'a aidé.

Mais lorsque la reine mère a appris qu'il rédigeait le scénario - qui devait à l'origine être une pièce de théâtre -, elle a déclaré qu'elle préférait que l'histoire ne soit pas présentée de son vivant.

En entrevue au dernier Festival du film de Toronto, en septembre, Hooper a expliqué que le scénariste, né en 1937, avait souffert de bégaiement, enfant, et que le roi George VI, qu'il écoutait à la radio, avait été pour lui une source d'inspiration.

Par conséquent, lorsqu'il est devenu scénariste, il souhaitait ardemment se pencher sur le sujet, mais ce n'est qu'après l'écriture de Tucker (The Man and His Dream), réalisé par Francis Ford Coppola, qu'il a eu la confiance de s'attaquer à l'histoire.

C'est à ce moment qu'il a reçu une lettre de la famille royale lui demandant s'il pouvait attendre un peu. Et c'est ce qu'il a fait, pendant près de 30 ans.

«Plusieurs scénaristes de Hollywood se seraient dit: «Je vais le faire quand même», parce que rien n'aurait pu les empêcher, légalement, de le faire», explique Hooper.

The King's Speech a déjà été décrit, par certains critiques, comme un sérieux candidats aux Oscar, grâce au jeu impeccable de Firth, Rush, et Helena Bonham Carter, qui tient le rôle de la reine mère.

Dimanche dernier, le film a reçu cinq trophées aux British Independant Film Awards, incluant celui du meilleur film et des prix d'interprétation pour Firth, Rush et Bonham Carter.