Sir Michael Caine, «gentleman britannique» du cinéma, a été fait jeudi commandeur des Arts et Lettres, le grade le plus élevé dans cet ordre, par le ministre français de la Culture, Frédéric Mitterrand.

«Vous êtes un représentant de cette espèce qu’on appelle les «monstres sacrés»’, a déclaré le ministre dans un long discours retraçant la carrière de l’acteur, amorcée en 1956. «Ce style qui vous distingue, c’est d’abord votre accent, le «cockney’, l’anglais du Londres ouvrier qui a baigné votre jeunesse et vous a fait triompher à l’écran en révolutionnant la diction des acteurs anglais, et cela suffit, encore aujourd’hui, à vous rendre sympathique», a poursuivi M. Mitterrand.

Un accent qui a rendu plus difficile son accès à la notoriété que nombre de confrères de sa génération. Michael Caine a ainsi dû attendre 1964 pour que les portes du 7e art s’ouvrent devant avec le film Zulu.

Six fois nommé aux Oscar et récompensé de la précieuse statuette en 1987 pour Hannah and her Sisters (Hannah et ses soeurs) puis en 2000 pour «The Cider House Rules» («L’oeuvre de Dieu, la part du diable»), Michael Caine a également été neuf fois nommé aux Golden Globes, pour lesquels il a été par trois fois distingué. Il a aussi reçu huit nominations aux BAFTA britanniques, qui l’ont récompensé comme meilleur acteur pour Educating Rita (L’éducation de Rita).

«Quand j’étais jeune et que, par manque de succès dans mon pays, j’étais venu tenter ma chance et galérer à Paris, je me disais qu’il devait forcément y avoir quelque chose entre la France et moi», a confié Michael Caine à l’Associated Press. «C’est chose faite, c’est comme si ma «fiancée» m’avait enfin reconnu», a-t-il ajouté, arborant fièrement la cravate en sautoir de son insigne.