Le «Carrosse d'or», un prix attribué depuis 2002 par la Société des réalisateurs de films (SRF), sera décerné pendant le prochain Festival de Cannes au réalisateur iranien Jafar Panahi, condamné en décembre dernier à six ans de prison en Iran.

«Ce prix est destiné à récompenser un cinéaste choisi pour les qualités novatrices de ses films, pour son audace et son intransigeance dans la mise en scène et la production», précise la SRF dans un communiqué.

La cérémonie de remise du «Carrosse d'or» aura lieu le jeudi 12 mai, dans le cadre de la soirée d'ouverture de la Quinzaine des réalisateurs, à Cannes.

Mercredi, lors d'une conférence de presse à la Cinémathèque française, à Paris, des cinéastes ont lancé un nouvel appel à la levée de la condamnation visant les réalisateurs iraniens Jafar Panahi et Mohamad Rasoulov, condamnés en décembre dernier chacun à six ans de prison en Iran parce qu'ils sont accusés de conspirer contre le régime.

Le réalisateur Constantin Costa-Gavras a affirmé qu'environ 20 000 personnes avaient signé, dans le monde entier, une pétition intitulée «Les cinéastes Jafar Panahi et Mahama Rasoulov ne doivent pas retourner en prison». Dans cette pétition - lancée à l'initiative du Festival de Cannes, de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD) et de la Cinémathèque française -, ils demandent la levée de leur condamnation.

Durant le mois de février, chaque jour à 18 h, des films de Jafar Panahi et Mohamad Rasoulof seront projetés à la Cinémathèque française.

Jafar Panahi, un cinéaste primé aux festivals de Cannes, Berlin et Chicago, s'est également vu interdire d'écrire et de réaliser des films pendant 20 ans, de donner des interviews aux médias, de quitter le territoire et d'entrer en relation avec des organisations culturelles étrangères. Jafar Panahi a apporté publiquement son soutien à l'opposition iranienne.

Mahamad Rasoulov a également été condamné à six ans de prison.

L'Iranien Abbas Bakhtiari, directeur du Centre culturel Pouya, à Paris, qui est un proche des deux cinéastes, a expliqué à l'Associated Press qu'ils avaient déposé un recours devant la justice iranienne pour obtenir la levée de leur condamnation, et qu'ils étaient actuellement dans leur famille à Téhéran dans l'attente de la décision, avec l'interdiction de parler aux médias et de sortir d'Iran.