L'histoire: Soumise aux effets des changements climatiques, la Terre est à la croisée des chemins et pourrait subir de grandes transformations. Pour freiner ce qu'il a lui-même enclenché, l'humain doit, à l'image des autres espèces vivantes, se métamorphoser.
À la 47e minute du film, alors qu'un homme explique comment il a métamorphosé une piscine vide en écosystème stable destiné à faire pousser des légumes, on crie eurêka!
Car enfin, après une longue, pénible et ultra-culpabilisante mise en scène, les auteurs de cette «ode à la planète», pour reprendre les termes pompeux du communiqué de presse, proposent un passage qui correspond au message qu'ils essaient de nous transmettre. À savoir: transformons-nous pendant qu'il en est encore temps avant que la planète nous pète à la figure.
Après un autre temps mort, re-eurêka à la 62e minute et, fort heureusement, pour tout le reste du film. Des idées, des solutions, des projets à discuter. Comme ça fait du bien.
Metamorphosis s'inscrit dans une vaste série de films environnementaux qui se succèdent depuis le début de l'année. S'il est nourri d'images spectaculaires (une hécatombe de papillons monarques décimés en plein écran, ça fesse!), celles-ci sont malheureusement accompagnées d'un ragoût de belles paroles creuses et de lieux communs.
Des exemples? «On ne peut pas s'imaginer que la nature pourrait disparaître.» «La sécheresse nous montre l'importance d'économiser l'eau.» «La biodiversité est menacée.»
On tremble de peur.
Le passage autour d'une famille de la Californie dont les membres ont failli mourir dans un incendie où leur maison a été rasée verse carrément dans la guimauve et le tire-larmes.
Les films environnementaux La Terre vue du coeur de Iolande Cadrin-Rossignol, dont nous avons parlé il y a quelques semaines, et Anote's Ark de Matthieu Rytz, dont il est question dans ce numéro, n'ont pas la puissance visuelle de Metamorphosis. Mais qu'on ne s'y méprenne pas, ils possèdent une profondeur, une force didactique, une puissance de persuasion et, surtout, un charisme que Metamorphosis n'a tout simplement pas.
Pour parler d'environnement, manipuler uniquement la carotte et le bâton est une formule dépassée. Du moins, au cinéma.
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Metamorphosis (V.F.: Métamorphose). Documentaire de Nova Ami et Velcrow Ripper. 1 h 25.
IMAGE FOURNIE PAR L’ONF
Metamorphosis