L'histoire: À une centaine de kilomètres de Kaboul, Salim Shaheen, l'acteur, réalisateur et producteur le plus populaire et le plus prolifique d'Afghanistan, est venu projeter quelques-uns de ses 110 films pour un public enthousiaste. Il profite aussi de l'occasion pour en tourner un 111e.
Le titre de ce documentaire étonnant évoque à la fois le rêve hollywoodien, l'influence bollywoodienne (la majorité des films diffusés en Afghanistan proviennent de l'Inde) et la réalité.
L'industrie cinématographique est virtuellement absente de ce pays en guerre depuis plus de 30 ans, mais un type est parvenu à porter sur ses seules épaules la distinction du cinéma afghan.
La réalisatrice française Sonia Kronlund, très intéressée par l'Iran et l'Afghanistan, a suivi celui que l'on surnomme l'Ed Wood afghan dans sa plus récente aventure.
Salim Shaheen est un personnage haut en couleur qui ne pense et ne vit que pour ses films, des trucs de série Z, bricolés avec trois bouts de ficelle, qui ne tiendraient évidemment pas la route si on les comparaît avec des productions réalisées dans un contexte plus professionnel.
L'intérêt de Nothingwood réside dans la nature inusitée du personnage, que la réalisatrice suit au gré de ses pérégrinations avec une véritable empathie, parfois même au mépris du danger.
Ce faisant, ce film évoque aussi les vertus du cinéma, un art qui permet au peuple afghan d'enfin se reconnaître dans une représentation de lui-même. D'où la popularité auprès des siens de ce fameux Salim Shaheen, un amuseur public qui nous gagne finalement à sa cause.
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Nothingwood. Documentaire de Sonia Kronlund. Avec Salim Shaheen, Sonia Kronlund. 1 h 25.
image fournie par Funfilm Distribution