Trois adolescents sont enlevés de leur résidence et amenés de force dans un camp de redressement, aux îles Fidji. Leurs parents sont d’accord. Ce sont eux qui, ne sachant plus quoi faire de leurs petites brutes, ont payé des milliers de dollars pour qu’ils soient ramenés sur le droit chemin.

Ces boot camps pullulent aux États-Unis. Et le film de Christian Duguay — un réalisateur québécois — montre brillamment à quel point la vie peut y être difficile. On compatit facilement avec Sophie (Mila Kunis), 16 ans, qui tente de résister à la torture et au lavage de cerveau que les autres jeunes plus avancés qu’elle dans le programme et le directeur du camp, Norman Hail (Peter Stormare), lui font subir. Même Ben (Gregory Smith), son amoureux qui a joué les durs pour venir la rejoindre, aura peine à l’aider.

De gré ou de force est loin de ressembler à un documentaire. Le rythme est soutenu, les images sont sublimes et la tension règne. Malheureusement, la fin est quelque peu prévisible. Sauf qu’après coup, on se dit que c’est normal, parce que le film s’inspire de faits vécus. Il y a rarement de dénouement sensationnel dans la vraie vie. Le film sensibilise à une réalité peu connue ici, mais bien documentée aux États-Unis.

On recense environ 40 morts d’adolescents dans ces camps tough love et plusieurs citoyens ont demandé qu’une loi les interdise. Alors qu’auparavant, Christian Duguay réalisait des films de science-fiction, il se concentre aujourd’hui sur le contenu. Un virage qui sert très bien son talent.

***
De gré ou de force (Boot Camp)

Thriller psychologique de Christian Duguay.
Avec Mila Kunis, Gregory Smith et Peter Stormare