Intrigante, sinon inquiétante, la banlieue telle que présentée à la télévision. Ou bien on y trouve des pousseurs de tondeuses qui sont en réalité des tordus et des pervers - manière Durham County ou Desperate Housewives et même Vice caché. Ou bien on y trouve des pousseurs de tondeuses qui... au pire, sont aussi des tailleurs de haies de cèdre.

C'est dans cette dernière catégorie que se range une partie des personnages des Étoiles filantes. Mais attention: avec François Archambault (auteur de la pièce La société des loisirs) à l'écriture et Ricardo Trogi (Québec-Montréal, Horloge biologique) à la réalisation, ce petit monde ordinaire prend une teinte surréaliste assez séduisante - mais qui, tant qu'à donner dans cette couleur, aurait pu être plus assumée encore. Les promesses des premiers épisodes ne sont en effet tenues qu'en partie, alors que les situations se font plus sages qu'espérées et que les personnages, volontairement dessinés à gros traits, se mettent à trop flirter avec la caricature. Quant au tango qui ponctue le récit, on le voudrait moins présent - enfin, quand on consomme les 13 épisodes en rafale, comme le permet le coffret DVD (où ne se trouve malheureusement aucun supplément).

S'intéressant entre autres à l'impact que peuvent avoir les rêves inassouvis quand ils nous rattrapent, la série s'ouvre sur Jacques, professeur de mathématiques rangé, marié et père de famille, dont le train-train quotidien est chamboulé par l'arrivée, dans sa cour et dans sa vie, de Daniel, éternel bohème et célibataire. Ils étaient amis au cégep, ils avaient formé un groupe rock, et ils se sont séparés. Leurs retrouvailles, un peu forcées par l'un, vont les obliger à faire le point. D'interrogation. D'exclamation. Et de suspension, puisque la série reprend le 9 septembre sur les ondes de Radio-Canada.

Ces Étoiles filantes n'auront pas fait que passer - et elles méritent d'être observées.

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Les étoiles filantes/première saison
Créé par François Archambault et réalisé par Ricardo Trogi
Avec Stéphane Crête, Normand Daneau, Marie-Hélène Thibault, Myriam Leblanc