Succès au box-office norvégien, Les révoltés de l'île du diable, basé sur des faits réels, est un récit poignant et terrible qui pousse le spectateur à prendre pour ces garçons animés d'un violent sentiment de vengeance à l'endroit de leurs geôliers.

Nous sommes en 1915 dans la petite île de Bastøy, dont les seuls résidants sont quelques dizaines de jeunes garçons et les membres de la direction de l'école de réforme où ils ont été envoyés de force. Tout ça, bien sûr, pour leur bien, pour faire d'eux des «chrétiens honorables et nobles».

L'histoire portera essentiellement sur la vie de trois d'entre eux, Erling et Ivar, nouvellement arrivés, ainsi qu'Olav, près d'être libéré. Ils sont incarnés par Benjamin Helstad, Magnus Langlete et Trond Nilssen, de parfaits inconnus dont le jeu est impeccable.

Nonobstant ses beaux paysages austères (le film a été tourné en Estonie) et sa photographie quasiment poétique, ce film est dur: il oppose sans ménagement les jeunes et ceux qui les surveillent. Seuls les sévices sexuels infligés par Braaten (Kristoffer Joner, excellent aussi) à Ivar nous sont épargnés; la dure vie que mènent ces jeunes est, elle, filmée avec franchise.

Le cinéaste d'expérience Marius Holst signe ici un film qui nous tient en haleine jusqu'à la fin; un film certes cruel, mais qui révèle aussi de tendres moments d'amitié entre hommes partageant les mêmes espoirs.

Les révoltés de l'île du diable. Drame historique de Marius Holst. Avec Benjamin Helstad, Stellan Skarsgard, Kristoffer Joner. 2h.