Kerris Dorsey a commencé à jouer (dans le sens d'actrice) à 5 ans. Elle a été la fille de Joaquin Phoenix dans Walk the Line et celle de Bratt Pitt dans Moneyball. Elle est celle de Liev Schreiber dans la série Ray Donovan. Et ces jours-ci, elle est celle de Jennifer Garner et Steve Carell dans Alexander and the Terrible, Horrible, No Good, Very Bad Day de Miguel Arteta. Alexander, c'est son frère. Mais sa journée à elle, Emily, est aussi «épouvantablement terrible, horrible et affreuse».

«Dès que j'ai entendu parler du projet, j'ai reconnu ce titre: c'était un de mes livres préférés quand j'étais petite», a indiqué la jeune fille aujourd'hui âgée de 16 ans lors de l'entrevue qu'elle a accordée à La Presse dans une suite d'un hôtel de Los Angeles.

Un album illustré où l'Alexander du titre, imaginé par Judith Viorst, était seul à traverser cette journée pire que toutes. Pour faire passer le court récit à l'écran, une famille a été ajoutée au garçon. Et tout le monde va écoper.

Au départ, Papa (Steve Carell), en chômage, se prépare à une entrevue pour un emploi. Maman (Jennifer Garner) pourrait avoir une importante promotion à la maison d'édition où elle travaille. Alexander (Ed Oxenbould) est heureux à l'idée de célébrer son 12e anniversaire. Anthony (Dylan Minnette) va passer son permis de conduire et aller au bal de fin d'études avec la belle (mais capricieuse) Celia (Bella Thorne). Bébé Trevor regarde tout ça avec la sagesse et la placidité de ses quelques mois.

Et pour Emily, ce sera la première de Peter Pan, à l'école, où elle fera son envol (dans tous les sens du terme) vers la gloire. «Elle est très théâtrale. Elle veut être actrice, mais attention, plus que ça: elle sera le meilleur Peter Pan ayant jamais existé sur une scène», dit Kerris Dorsey qui, pour créer le personnage, a invoqué la fillette qu'elle a déjà été.

«À deux ans et demi, j'ai commencé à dire que je voulais devenir actrice. Comme ma soeur [Justine, de trois ans son aînée], je voulais un jour être «là-dedans» », fait-elle en montrant du doigt l'écran de la télévision. Emily est animée d'une ferveur semblable «et c'est tellement agréable de jouer quelqu'un qui est comme ça, passionné, alors qu'aujourd'hui, l'attitude générale est: «Oh, je suis bien trop cool pour me laisser aller comme ça»».

Au fil du film, alors qu'approche la première représentation du fameux Peter Pan, Emily affiche tous les symptômes du rhume. Qu'elle tente de traiter en absorbant des doses massives de médicament.

Et l'aventure, pour la jeune comédienne qui est aussi auteure-compositrice-interprète, ne s'est pas terminée avec la fin du tournage: un jour, le réalisateur Miguel Arteta lui a téléphoné pour lui proposer d'écrire une chanson pour le film. Elle l'a fait, avec sa soeur, ça s'intitule Best Worst Day Ever, et ça accompagne le générique de fin du long métrage.

Bref, une expérience formidable, pour elle, que cette «meilleure pire journée».